La crise de la viande rouge au Maroc a un impact majeur sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la distribution en passant par la transformation et la commercialisation. Les prix ont atteint des niveaux inégalés, avec un kilo oscillant entre 95 et 110 dirhams voire plus par endroits dans la région de Casablanca-Rabat. Cette flambée des prix est appelée à durer, selon les spécialistes. Malgré les mesures prises pour faciliter l’importation de bétail et les efforts pour soutenir la production de génisses, la pénurie de viande rouge persiste.
Abdelrhni Bensaid, un traiteur bien connu à Rabat, témoigne de la situation difficile dans laquelle se trouve le secteur de la viande rouge : « La viande rouge, surtout l’agneau, a vu une augmentation de presque 70% en un laps de temps de deux mois, c’est incroyable. Nous travaillons aujourd’hui à perte pour assurer les contrats auxquels on s’est engagé le début de cette année. Jamais on n’a imaginé les prix de la viande arriver à 115 dirhams le kilo ». Les professionnels expliquent cette hausse par plusieurs facteurs, notamment la flambée des prix des aliments composés pour le bétail qui ont été augmentés par deux voire deux fois et demi, ainsi que l’impact de deux années de sécheresse consécutives.
La situation a un impact direct sur les consommateurs marocains, dont le pouvoir d’achat est en baisse. Alors que le prix du kilo de bœuf atteint 90 dirhams et celui de l’agneau 100 dirhams dans les marchés populaires de Casablanca, le panier de la ménagère se ressent énormément du prix et de la rareté des produits animaux. Face à cette situation, les professionnels appellent à des mesures structurelles pour renforcer la production locale et garantir l’accès des consommateurs à une alimentation de qualité à des prix abordables.