Il n’est pas surprenant que le Maroc accueille une conférence ministérielle africaine consacrée au cas des enfants-soldats, puisque non loin d’ici, des enfants sahraouis marocains sont retenus, embrigadés et formés aux armes dans les camps de Tindouf, en Algérie, comme l’ont présenté et dénoncé de nombreuses ONG internationales.
Au cours de cet événement intitulé « Conférence interministérielle africaine sur le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR) », placé sous le thème « Construire des voies durables pour les enfants touchés par les conflits armés », les débats se sont naturellement tournés vers la situation dramatique des enfants enrôlés dans des zones de conflits en Afrique, que ce soit à Tindouf, au Soudan ou en République démocratique du Congo, des foyers de tensions où des milliers de mineurs continuent d’être utilisés comme chair à canon.
Cette initiative majeure a pour ambition d’apporter prévention et protection à une catégorie de victimes trop souvent oubliée, et de jeter les bases d’une politique africaine commune contre l’enrôlement par des groupes ou milices armés, y compris terroristes, ainsi que contre le cyber-recrutement, un phénomène désormais omniprésent sur les réseaux sociaux.
L’Afrique demeure le continent le plus touché par ce fléau. En raison de cette réalité douloureuse, plusieurs décisions structurantes sont attendues : l’instauration d’un dispositif réglementaire de veille contre l’utilisation d’enfants à des fins militaires, la création d’un cadre juridique pour un organisme régional africain de suivi, ainsi qu’un observatoire dédié à la surveillance du recrutement des mineurs.
Par Jalil Nouri











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