Son dernier cauchemar vient de se matérialiser : la mort d’un bébé dans un tramway de Rabat, suite à un accouchement imprévu qui a viré au drame. Un choc terrible pour le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, arrivé au gouvernement à l’occasion du dernier remaniement. Sa nomination, largement attribuée à sa proximité avec la femme du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, dont il fut cadre et collaborateur dans le secteur des cosmétiques, continue d’alimenter les interrogations.
Depuis sa prise de fonctions, Tahraoui a passé plus de temps à éteindre des incendies, gérer des crises et négocier avec des syndicats exaspérés qu’à engager une véritable restructuration d’un système de santé déjà en déliquescence. Un secteur qui a cristallisé la colère de la Génération Z ces derniers mois, au point d’ébranler sérieusement la majorité et de mettre en péril la stabilité du gouvernement qu’il venait d’intégrer.
Après le scandale de l’hôpital d’Agadir marqué par des décès inexpliqués, souvent attribués à l’incompétence et au laisser-aller administratif , voilà désormais le jeune ministre rattrapé par une affaire autrement plus explosive : un possible conflit d’intérêts lié à l’attribution d’un marché public. Une affaire portée au grand jour par le PJD, soucieux de fragiliser la fin de mandat d’Akhannouch et d’alimenter sa propre base militante à l’approche des élections.
Mais le dossier dépasse Tahraoui. Un autre ministre, Saad Berrada, en charge de l’Éducation nationale et lui aussi proche d’Akhannouch, serait indirectement bénéficiaire du marché controversé. Déjà sous le feu des critiques des syndicats pour sa gestion du secteur éducatif, le ministre voit à son tour son nom mêlé à ce scandale, ajoutant de la tension dans un exécutif déjà malmené.
Deux ministres, deux secteurs vitaux, et un même constat : les scandales éclipsent les réalisations. Il faut toutefois reconnaître à Tahraoui un début de nettoyage dans certains hôpitaux et une volonté affichée de s’attaquer prochainement aux abus des cliniques privées. Reste une question brûlante : sera-t-il encore en poste pour mener ces réformes, ou bien la tempête du marché du chlorure de potassium finira-t-elle par l’emporter ?










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