Le « Sommet des Stades », tenu à Madrid et réunissant les figures majeures de l’architecture sportive, de la construction et de l’exploitation d’infrastructures, a été marqué par des déclarations pour le moins révélatrices au sujet de la Coupe du monde 2030.
Eduard Dervishaj, directeur du Département des relations institutionnelles et des projets internationaux de la Fédération royale espagnole de football (RFEF), n’a pas mâché ses mots : « Le Maroc pousse fort… et pourrait nous priver de certains matchs du Mondial 2030. »
Le Maroc, un concurrent déterminé dans la course aux grands matchs
Face aux experts réunis à Madrid, Dervishaj a reconnu publiquement ce que beaucoup observateurs pressentaient : le Maroc, engagé dans une modernisation accélérée de ses infrastructures, s’impose comme un candidat redoutable pour les rencontres les plus prestigieuses du tournoi, voire la finale.
Cette montée en puissance contraste avec la situation de l’Espagne, où plusieurs enceintes demeurent en retard sur le calendrier ou souffrent d’un manque de vision coordonnée.
Selon le responsable espagnol, le Royaume bénéficie d’un élan exceptionnel :
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planification centralisée,
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vision claire,
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investissements massifs,
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stades flambant neufs ou entièrement modernisés,
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engouement populaire palpable,
autant d’éléments qui renforcent sa crédibilité auprès de la FIFA.
L’Espagne freinée par un déficit de planification
« Les stades ne doivent pas être construits uniquement pour la Coupe du monde ; ils doivent vivre au moins quarante ans », a rappelé Dervishaj. Il pointe du doigt les erreurs du passé, où plusieurs pays hôtes se sont retrouvés avec des infrastructures inutilisées, véritables cathédrales désertées après le tournoi.
Mais il a surtout mis en avant les responsabilités internes :
« On évoque beaucoup la Fédération, mais la charge repose en grande partie sur les propriétaires et sur le manque de planification. »
Or, dans ce contexte, la comparaison avec le Maroc devient cruelle :
« Le Maroc fait pression. Cet effort, combiné à nos retards, pourrait lui permettre d’accueillir certains de nos matchs. »
Une déclaration lourde de sens, qui trahit une inquiétude croissante au sein de la RFEF.
Le Mondial 2030, un projet de transformation nationale
Pour l’architecte Mark Fenwick, impliqué dans plusieurs grands chantiers tels que le Nou Mestalla ou la rénovation de l’Alvalade, la Coupe du monde représente une opportunité historique pour l’Espagne.
« Ce Mondial n’est pas une simple mise à niveau, c’est une transformation profonde. Et l’Espagne a accumulé du retard », a-t-il affirmé.
Les experts présents ont insisté sur une même priorité :
la durabilité.
Un stade moderne doit être intégré dans un projet urbain global, pensé pour durer et servir la communauté. Faute de quoi, le risque d’échec est quasi garanti.
L’importance de la voix des supporters
Dervishaj a conclu en insistant sur un point souvent négligé dans les grandes compétitions :
« La Coupe du monde ne peut pas être laissée seulement aux administrations ou aux clubs. L’avis des supporters est essentiel. Nous devons savoir ce que veut le peuple. »
Un message fort, à l’heure où le Maroc, l’Espagne et le Portugal avancent à des vitesses différentes dans la préparation du Mondial 2030.
Et dans cette course, une chose devient de plus en plus évidente : le Maroc est passé du statut de partenaire à celui de rival crédible, capable de réclamer les matchs les plus prestigieux du tournoi.










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