Pour les médias, c’est bel et bien l’affaire de l’année 2025, et pour la justice, un dossier particulièrement encombrant en raison de ses protagonistes et d’un youtubeur que plus rien ne semble arrêter.
Ce nouvel épisode donne une tournure inattendue aux tribulations de Hamid Mahdaoui, sorte de robin des bois des réseaux sociaux, défenseur autoproclamé des pauvres et des victimes d’injustice — à commencer par lui-même — qui a déjà purgé une longue peine de prison pour diffamation, atteinte à l’image de la justice, de corps constitués et de diverses personnalités, en abusant de la plateforme YouTube. Cet épisode promet un long feuilleton cet hiver, avec des conséquences potentiellement lourdes pour l’avenir de cette institution constitutionnelle qu’est le Conseil National de la Presse, actuellement en pleine restructuration.
L’homme vient de porter un coup fatal au Conseil, déjà fragilisé par une réforme engagée par le ministre de la Communication, Mehdi Bensaid, en diffusant des images « volées » d’une réunion de la Commission de discipline et de déontologie. Celle-ci examinait justement le cas du journaliste-youtubeur Mahdaoui, en vue d’éventuelles poursuites disciplinaires à son encontre.
Les enregistrements diffusés ont rencontré un immense écho auprès du public, en raison du langage insultant utilisé contre lui et d’autres comportements jugés indignes d’une commission censée protéger la loi, faire respecter la déontologie et donner l’exemple en matière de traitement des dossiers professionnels.
Reste une question centrale : comment ces images embarrassantes — y compris pour le président intérimaire du Conseil et ses membres — ont-elles pu se retrouver entre les mains du turbulent Mahdaoui ? Lui et ses avocats en ont désormais fait un élément à charge d’une rare gravité contre le Conseil National de la Presse, qu’il prévoit à son tour de poursuivre en justice.
Ne s’agit-il pas là d’un parfait exemple du principe de l’arroseur arrosé ?
Affaire à suivre, qui a déjà mis le monde des médias sens dessus dessous.
Par Jalil Nouri
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