À 27 jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations de football, le compte à rebours est lancé, mais un grand absent se fait déjà remarquer : la campagne de sensibilisation citoyenne que beaucoup attendaient pour préparer le pays à accueillir dignement les supporters africains et étrangers.
Dans les quartiers, les gares, les cafés et sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui espéraient voir émerger des messages forts autour du civisme, du respect de l’autre, de l’hygiène et de l’image du pays. Pour l’heure, rien de concret.
En contrepartie, deux grandes thématiques dominent l’espace médiatique : d’un côté, la valorisation du rôle des volontaires, appelés à se compter par dizaines de milliers pour encadrer et accompagner les visiteurs ; de l’autre, une communication léchée mettant en avant les atouts touristiques du Maroc, la beauté de ses villes et la modernité de ses infrastructures sportives. Autant de campagnes nécessaires, certes, mais qui relèguent au second plan une dimension essentielle : l’éducation citoyenne et le comportement au quotidien.
Or, l’image que le Royaume souhaite projeter dans le cadre de ce grand rendez-vous continental, et plus largement pour son soft power, dépendra moins des stades flambant neufs que de la manière dont nous saurons corriger nos mauvaises habitudes. L’hospitalité légendaire du Maroc ne doit pas rester un slogan : elle doit se traduire dans les gestes, les attitudes, le respect du visiteur, qu’il soit voisin africain ou touriste venu de loin.
Pourtant, à 27 jours de la compétition, des sujets essentiels restent ignorés :
– l’hygiène dans l’espace public,
– l’absence criante de toilettes publiques,
– la sensibilisation des chauffeurs de taxis, des serveurs de cafés, des commerçants et bazaristes aux prix abusifs et aux pratiques opportunistes.
Autant de comportements qui peuvent nuire durablement à la réputation du pays, au moment même où il cherche à se positionner comme une grande destination sportive et touristique.
Faute de sursaut rapide, l’espoir de voir les responsables rectifier le tir et engager une véritable pédagogie citoyenne risque de s’évanouir, laissant l’impression d’un rendez-vous partiellement manqué sur le terrain du civisme.
Par Mounir Ghazali










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A moins d’un sursaut instantané et une communication agressive, on doit admettre que c’est trop tard. Pourtant ce chantier est l’un des plus important pour notre pays et notre image à l’international avec ou sans une CAF ou une coupe du monde!