Un magistrat a été épinglé pour corruption grâce à une dénonciation via le numéro vert mis à disposition par la présidence du parquet général. Anciennement président de la chambre pénale près la cour d’appel de Beni Mellal, il a été condamné à cinq ans de prison ferme par la cour d’appel de Rabat. Son complice, un « samsar judiciaire » et conseiller communal de Beni Mellal, a également écopé de la même peine.
Outre la peine de prison, le magistrat a également été condamné à une amende de 200 000 dirhams, tandis que son complice a été condamné à une amende de 150 000 dirhams. Les faits reprochés au magistrat étaient liés à une tentative de chantage sur la mère d’un prévenu en instance de jugement dans une affaire de crime ayant entraîné la mort d’un homme. Selon le quotidien arabophone Al Akhbar, le magistrat aurait demandé à la mère du prévenu de lui verser 150 000 dirhams avant l’audience de son fils, en échange de quoi une relaxe ou des circonstances atténuantes seraient retenues en sa faveur.
La mère du prévenu a toutefois choisi de dénoncer le magistrat et son complice via le numéro vert mis à disposition par la présidence du parquet général. Elle a ensuite suivi les conseils du parquet général et a répondu favorablement à la demande du magistrat et de son complice, dans le cadre d’un piège planifié avec le procureur du roi à Beni Mellal. En juillet dernier, elle leur a fixé un rendez-vous dans une aire de repos entre Beni Mellal et Khouribga, afin de leur remettre la somme exigée. C’est ainsi que le magistrat et son complice ont été arrêtés en flagrant délit de corruption.
Malheureusement, cette affaire n’est pas la première du genre. Elle s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la corruption au sein de la justice marocaine. En effet, plusieurs magistrats ont été arrêtés ces dernières années pour des faits similaires, mettant ainsi en lumière les failles du système judiciaire marocain. Le gouvernement marocain a ainsi annoncé des réformes pour améliorer l’indépendance de la justice et renforcer la lutte contre la corruption au sein du pouvoir judiciaire.