Bouchra Kerboubi, la plus brillante et la plus connue des arbitres marocaines de football, tant au niveau national qu’international, vient de tourner la page d’un sport auquel elle a tout donné et qui, en retour, lui a offert une réputation mondiale.
Sacrée meilleure arbitre africaine en 2024, elle a également été distinguée au niveau arabe. Elle demeure la seule Marocaine à avoir arbitré en tant qu’arbitre principale lors d’une Coupe d’Afrique, à avoir officié comme quatrième arbitre en Coupe du monde et à avoir dirigé une finale de Coupe du Trône, sans oublier ses prestations en Botola, menées avec une maîtrise exemplaire que ses pairs lui enviaient.
Elle vient de présenter sa démission au président de la Fédération, Fouzi Lekjaa, à la suite d’un sérieux différend avec le directeur national de l’arbitrage. Un conflit alimenté par des questions d’ego et de jalousie, tant la place qu’elle avait progressivement conquise dans ce milieu très masculin semblait déranger.
Son supérieur hiérarchique supportait mal l’ascendant qu’elle avait acquis et semblait vouloir la pousser vers la sortie, allant jusqu’à l’exclure sans raison valable d’un stage de préparation pour la prochaine Coupe d’Afrique. Cette éviction, qui devait la priver de participation, a précipité sa décision — regrettable pour un sport dont elle fut longtemps l’une des meilleures ambassadrices.
Policière de profession, athlétique, ferme dans ses décisions, rigoureusement formée et reconnue comme une valeur sûre de l’arbitrage mondial, elle incarnait une fierté pour le football marocain et un symbole puissant de l’émancipation de la femme marocaine, d’autant qu’elle arbitrait des matchs masculins où elle bénéficiait d’un respect unanime.
À la veille de la Coupe d’Afrique, une intervention du président de la Fédération serait la bienvenue afin d’apaiser les tensions — sans pour autant discréditer le directeur de l’arbitrage — et à condition que Bouchra accepte de revenir sur sa décision.
Par Jalil Nouri










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