Une nouvelle tournure vient d’être prise dans les derniers développements de l’affaire de conflit d’intérêts visant le ministre de l’Éducation nationale, Saad Berrada, qui avait nié toute intervention ou lien avec l’attribution d’un marché public. Mais le chef du groupe parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, à l’origine de l’éclatement du scandale, est revenu à la charge, bien décidé à ne rien lâcher.
Preuves à l’appui, et contrairement aux déclarations du ministre, ce dernier figure toujours au registre du tribunal de commerce en tant que PDG et administrateur du laboratoire Pharmaprom, dans lequel il est devenu actionnaire. Cette situation intervient au moment même où l’entreprise a obtenu d’importants marchés publics, dont le dernier — à l’origine de la polémique — concerne l’achat de chlorure de potassium par le ministère de la Santé. Des révélations qui ont mis Saad Berrada et le gouvernement dans l’embarras. Certes, le ministre a fait remplacer son nom par celui de son frère, mais cela ne change rien au fond : la contradiction entre ses déclarations et sa position réelle ne fait qu’aggraver son cas, d’autant que le chiffre d’affaires de l’entreprise a récemment explosé.
Parallèlement, l’affaire relance le débat sur l’obligation pour les membres du gouvernement, y compris le chef de l’exécutif, de respecter les lois les obligeant à déclarer leurs biens en toute transparence lors de leur prise de fonction et à signaler de bonne foi tout transfert effectué à des proches ou à des tiers.
L’attribution de marchés publics par le ministre de la Santé à son collègue du même parti, le RNI, continue ainsi d’empoisonner les débats au Parlement. Au lieu de se concentrer sur les réformes et les projets de loi, c’est désormais l’affaire Berrada qui monopolise toutes les discussions.
Par Jalil Nouri
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