La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a ravivé, cette année encore, un débat essentiel : comment les femmes peuvent-elles se défendre, se protéger et prévenir les violences dont elles sont victimes ? Associations, collectifs et militantes féministes ont multiplié tribunes et rencontres, rappelant l’ampleur du phénomène et l’urgence d’y répondre par des mesures concrètes.
Les ONG, en première ligne sur ce front, s’apprêtent à transmettre au Parlement un ensemble de propositions écrites. Elles visent à renforcer l’arsenal juridique et les dispositifs d’accompagnement, en s’inspirant de certaines expériences étrangères, notamment françaises : ordonnances de protection en urgence, bracelets anti-rapprochement, téléphones “grave danger”, éviction des conjoints violents, suivi judiciaire renforcé, sans copier-coller des modèles qui doivent être adaptés au contexte social, culturel et religieux marocain.
Parmi les priorités figurent le renforcement des centres d’accueil, l’hébergement d’urgence, l’accélération des procédures, la généralisation de cellules spécialisées dans les commissariats et tribunaux, ainsi qu’une prise en charge psychologique et sociale digne de ce nom. La formation des policiers, magistrats, médecins et travailleurs sociaux à la détection et au traitement des violences est jugée indispensable.
Mais le combat se joue aussi en amont, sur le terrain de la prévention. Éducation à l’égalité dès l’école, campagnes de sensibilisation dans les médias, les réseaux sociaux et les lieux de culte, programmes pédagogiques sur le respect du corps et le refus de la violence : changer les mentalités est un travail de longue haleine.
Les acteurs de terrain insistent enfin sur la nécessité d’impliquer les hommes : programmes pour les auteurs de violences, initiatives ciblant les jeunes garçons, prise de parole de figures masculines influentes. La lutte contre les violences faites aux femmes ne peut réussir que si toute la société s’y engage.
Car au-delà des slogans, le constat est clair : ce fléau ne reculera que grâce à des lois plus fortes, appliquées sans complaisance, et à une profonde évolution des comportements. Là réside le véritable défi.
Par Salma Semmar










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