Les services centraux du ministère de l’Intérieur ont adressé, ces derniers jours, des directives urgentes aux walis et gouverneurs afin de mettre en place des commissions régionales chargées d’enquêter sur de graves irrégularités dans des projets immobiliers pilotés par des élus influents. Les premières alertes évoquent des dépassements en matière d’urbanisme dans des lotissements appartenant à des présidents de communes et à d’autres élus, notamment des manipulations liées à l’équipement des voies ou au raccordement aux routes.
Selon des sources concordantes, les autorités locales, y compris les responsables fraîchement nommés dans les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès ou encore Béni Mellal-Khénifra, ont reçu pour instruction de rouvrir plusieurs dossiers sensibles. Il s’agit de projets dont les promoteurs, des élus, sont soupçonnés d’avoir bénéficié de conditions préférentielles pour obtenir des autorisations de lotissement, souvent dans des provinces périphériques où les contrôles se révèlent plus permissifs.
Les rapports transmis au ministère font état de plaintes visant certains élus accusés d’extorsion de fonds auprès d’investisseurs, ou encore d’implication dans des transactions immobilières douteuses portant sur des terrains relevant du domaine privé communal. Les commissions devront vérifier d’éventuels échanges de faveurs, l’absence d’équipements essentiels dans des lotissements détenus par des élus, ainsi que l’appropriation illégale d’espaces publics et de parcelles appartenant à des projets voisins.
De nouvelles affaires ont été remontées, notamment dans des communes dirigées par des promoteurs immobiliers devenus élus. Certaines plaintes dénoncent l’utilisation des conseils communaux pour couvrir ou faciliter des opérations spéculatives, allant jusqu’à la requalification controversée de terrains destinés au logement social en zones de villas.
Les rapports évoquent également des détournements dans l’attribution de marchés publics : appels d’offres fictifs, favoritisme envers des entreprises créées ou contrôlées par des élus, absence de transparence dans l’ouverture des plis ou la conservation des dossiers concurrents. Des centaines de contrats jugés suspects auraient ainsi été octroyés dans la discrétion la plus totale, entraînant une explosion injustifiée des coûts pour les finances locales.










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