La chute judiciaire de Soukaina Benjelloun, devenue en quelques mois l’un des visages les plus commentés des réseaux sociaux au Maroc, continue de défrayer la chronique. Surnommée « la femme au divorce le plus cher du Maroc » après un jugement lui accordant 720.000 dirhams, l’influenceuse est aujourd’hui au cœur d’une affaire de diffamation qui la maintient derrière les barreaux.
Poursuivie sur la base d’une plainte déposée par son ex-mari, l’ingénieur Mehdi Kabbaj, Soukaina Benjelloun a été placée en détention provisoire à la prison d’Oukacha, sur décision du parquet de Casablanca. Présentée devant le tribunal pénal d’Aïn Sebaa, elle comparaît pour des contenus diffusés sur ses comptes sociaux, où elle détaillait publiquement les coulisses de son mariage, de son divorce, les litiges autour des biens, de l’argent et de la garde des enfants.
Dernier rebondissement : le tribunal correctionnel d’Aïn Sebaa a rejeté la demande de mise en liberté provisoire présentée par sa défense, et renvoyé l’examen du dossier au 9 du mois courant. Les avocats de l’influenceuse affirment ne pas avoir encore reçu, dans le dossier, l’acte officiel de désistement annoncé publiquement par Mehdi Kabbaj, qui a déclaré renoncer à sa plainte sans demander de compensation financière, à condition que soient garanties le respect mutuel et la protection des enfants.
L’affaire illustre les dérives possibles d’une « nouvelle vie » bâtie sur l’exhibition de l’intime. Après son divorce, Soukaina Benjelloun avait capitalisé sur son histoire pour se construire une image de femme indépendante et victorieuse, multipliant les vidéos confessionnelles, les directs et les messages à sa communauté. Mais ce storytelling permanent, mêlant vie privée, accusations et règlements de comptes numériques, se retourne aujourd’hui contre elle, posant avec force la question des limites de la quête de visibilité sur les réseaux sociaux au Maroc.










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