Le ministre istiqlalien, réputé aussi discret qu’efficace à la tête du département de l’Équipement et de l’Eau, est connu pour ne jamais faire les choses à moitié. Il mène actuellement une double bataille : celle de l’eau, qu’il semble plutôt bien négocier avec le retour progressif des pluies, et celle de la politique, terrain nettement plus glissant pour lui.
À l’heure des prochaines élections, Nizar Baraka aura bouclé neuf années à la tête du Parti de l’Istiqlal. Mais la perspective électorale ne se présente guère sous les meilleurs auspices. Face à un Rassemblement national des indépendants (RNI) solidement accroché au pouvoir et à un PAM en perte de repères, l’Istiqlal cherche toujours l’ouverture stratégique qui lui permettrait de se repositionner. Pour l’instant, le chemin menant à une remontée dans les sondages demeure semé d’embûches, à commencer par les turbulences internes qui continuent d’agiter les structures du parti.
Nizar Baraka tente, tant bien que mal, de remettre de l’ordre dans ses instances, mais les luttes pour les portefeuilles ministériels et les jeux d’influence internes constituent des obstacles de taille à sa démarche de réforme. Faute d’un challenger capable de stimuler une véritable émulation politique, le leader istiqlalien apparaît de plus en plus isolé, coincé entre une jeunesse moderniste en quête de renouvellement et une vieille garde attachée à une idéologie conservatrice jouant tantôt le rôle de bouclier, tantôt — pour reprendre une image plus crue — celui d’essuie-glaces face au changement.
Ses dernières prises de parole lors de meetings n’ont pas convaincu les bases du parti. Beaucoup estiment que le punch qui caractérisait autrefois Baraka s’est émoussé, au point d’appeler désormais à de profondes réformes avant d’aborder le scrutin de 2026.
Reste une question centrale : Nizar Baraka saura-t-il entendre ces voix et se positionner non pas comme l’éternel troisième homme du trio de tête, mais comme un véritable challenger du RNI, surtout si ce dernier continue d’élargir son avance vers un nouveau mandat ? Pour y parvenir, il lui faudra impérativement rassembler ses troupes autour d’un projet fédérateur et lisible — un projet qui, pour l’heure, demeure encore largement invisible.
Par Jalil Nouri










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