Sous l’impulsion de son chef, Benkirane, le parti islamiste se déclare prêt à livrer bataille au Parlement jusqu’au bout et aux extrêmes, en jouant les trouble-fête pour défendre ses intérêts électoraux, qui semblent une nouvelle fois compromis lors du scrutin législatif.
Les trois points centraux de la nouvelle loi électorale proposée par le ministre de l’Intérieur, Laftit, et qui déplaisent au mouvement de Benkirane, concernent les dispositions relatives au quotient électoral, aux candidatures des jeunes de moins de 35 ans aux mandats parlementaires, ainsi qu’à l’exclusion des personnes ayant des antécédents judiciaires. Autant de mesures qui ont eu pour effet de sortir le PJD de son profond sommeil.
Mais la manière dont ce dernier aborde les débats au Parlement, marquée par une violence verbale inédite et une opposition forcenée, au point de faire sortir le ministre de l’Intérieur de son calme olympien, laisse les observateurs politiques perplexes quant à cette stratégie.
En effet, Benkirane semble avoir orienté son parti sur la voie d’une opposition radicale, marquant ses différences et excluant toute possibilité d’alliance électorale avec les formations qui la composent, après son effritement et ses divisions autour de la motion de censure, dont les cicatrices ne se sont toujours pas refermées, le parti se trouvant encore dans un état de coma politique prolongé.
Autre détail important relevé par les politologues : le ton agressif utilisé par les membres pjdistes de la commission chargée de la préparation des élections ne cache pas la volonté du parti islamiste de changer de posture, en adoptant une ligne moins conciliante afin de se refaire une virginité politique face aux électeurs.
Jusqu’où ira le parti « refuznik » de Benkirane dans ce face-à-face avec le gouvernement ? Telle est, aujourd’hui, la question.
Par Jalil Nouri










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