Le verdict était très attendu, tant l’affaire avait choqué l’opinion publique et enflammé les réseaux sociaux. La chambre correctionnelle de la cour d’appel de la juridiction de première instance de El Jadida a condamné, mardi, six prévenus à 15 ans de prison ferme chacun, soit un total de 90 ans de réclusion, dans l’affaire du viol du petit Bachir, enfant originaire de la ville de Youssoufia, agressé sexuellement lors du Moussem Moulay Abdallah Amghar.
Selon des sources concordantes, dont la Réseau des associations doukkalies non gouvernementales, le tribunal a retenu de lourdes charges à l’encontre des accusés, poursuivis pour agression sexuelle grave sur mineur. L’enfant, soutenu tout au long de la procédure par la section locale de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), est rapidement devenu un symbole de la vulnérabilité des enfants dans les grands rassemblements populaires.
L’affaire avait suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où le prénom de Bachir est devenu viral, accompagné de messages de colère, de solidarité et d’appels à une justice exemplaire. De nombreuses voix s’étaient élevées pour dénoncer l’insuffisance des mesures de protection lors de ce moussem très fréquenté, où campent chaque année des milliers de personnes dans des conditions souvent peu encadrées.
En réaction à ce drame, le Réseau des associations doukkalies avait publié un communiqué demandant au ministère de l’Intérieur, à travers les gouverneurs des préfectures d’El Jadida et de Sidi Bennour, de interdire le couchage dans les tentes pendant les moussems religieux, et en particulier lors du Moussem Moulay Abdallah Amghar, tant que des garanties sérieuses de sécurité ne sont pas mises en place. Les ONG réclament également un renforcement de la présence sécuritaire, des contrôles plus stricts et des dispositifs spécifiques pour la protection des mineurs.
Pour les défenseurs des droits de l’enfant, ce verdict de 90 ans au total constitue un signal fort, mais ne saurait suffire à lui seul. Ils appellent à une véritable politique de prévention, à des campagnes de sensibilisation, à l’encadrement des festivités religieuses et culturelles et à une réforme profonde des conditions d’organisation de ces grands rassemblements.
Au-delà du cas de Bachir, c’est toute la question de la sécurité des enfants dans l’espace public qui se trouve posée. La population, très marquée par cette affaire, attend désormais que ce jugement ne soit pas seulement une réponse pénale exemplaire, mais aussi le point de départ de changements concrets pour que plus jamais un moussem ne se transforme en cauchemar pour un enfant et sa famille.










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