Après un début réussi mais loin d’être parfait face aux Comores (3-1), la sélection marocaine A’ s’apprête à disputer un véritable match-charnière contre Oman, ce vendredi à 15h30 au stade de la Cité de l’éducation à Al Rayyan. En tête du groupe B avec 3 points, les hommes de Tarik Sektioui peuvent valider leur billet pour les quarts de finale dès cette 2ᵉ journée, tandis qu’Oman, battu 2-1 par l’Arabie saoudite, joue déjà sa survie.
Sektioui a donné le ton en conférence de presse : pas question de calculer ni d’attendre le choc final contre l’Arabie saoudite. Pour le technicien marocain, cette rencontre face à Oman s’apparente à une “finale avant l’heure”, avec un seul mot d’ordre : gagner pour se mettre à l’abri et continuer d’installer sa patte sur une équipe encore en construction.
Lors de la première journée, le Maroc a dominé les Comores grâce à des buts de Soufiane Bouftini, Tarik Tissoudali et Karim El Berkaoui, élu homme du match pour son activité incessante sur le front de l’attaque. Mais derrière ce succès maîtrisé, le staff a dû composer avec de lourdes contraintes : pas moins de dix joueurs étaient indisponibles, entre blessures, fatigue et choix de préservation. Sektioui a reconnu que cette hémorragie avait compliqué la gestion du match, tout en saluant la capacité de son groupe à assurer l’essentiel.
La préparation de ce duel face à Oman a été assombrie par deux forfaits majeurs. Achraf Bencharki (Al Ahly) souffre d’une lésion aux ischio-jambiers, contractée en Ligue des champions, tandis qu’Hamza Hannouri (Wydad) est touché aux ligaments de la plante du pied. Aucun des deux n’a pu disputer la moindre minute au Qatar et ils quittent déjà le tournoi, comme l’a confirmé le médecin de la sélection, Mohamed Reda Bilal, qui assure toutefois que “le groupe dans son ensemble est en bonne santé”, malgré la fatigue logique liée à l’intensité du premier match.
En face, Oman arrive blessé mais loin d’être résigné. Battus 2-1 par l’Arabie saoudite après avoir pourtant recollé au score, les Omanais n’ont plus le droit à l’erreur. Une nouvelle défaite les rapprocherait dangereusement de la sortie. Sous la houlette de Carlos Queiroz, sélectionneur expérimenté et adepte d’un bloc solide, “Al-Ahmar” devrait proposer un match très dense physiquement, avec une grande prudence défensive et des contres rapides.
Le contexte dépasse cependant le seul aspect tactique. Sektioui profite de cette Coupe arabe pour livrer un message plus large sur la place des entraîneurs arabes et africains. Il met en avant la vision de développement du football national portée par le Roi Mohammed VI et Fouzi Lekjaa, président de la FRMF, rappelant que le cadre marocain a prouvé sa valeur au plus haut niveau. Le sélectionneur appelle à “tourner la page d’un certain colonialisme mental”, qui continue de surévaluer systématiquement l’expertise européenne par rapport aux compétences locales.
Sur le terrain, la mission est claire : capitaliser sur la dynamique de la victoire inaugurale, confirmer la solidité du double pivot au milieu, limiter les risques défensifs et faire parler le talent offensif malgré les forfaits. En cas de succès, le Maroc serait quasiment assuré de voir le second tour, tout en envoyant un message fort : même avec une équipe A’, les Lions de l’Atlas entendent jouer le titre dans une compétition qu’ils abordent avec le statut de modèle du football arabe et africain.










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