Pour le Maroc, la victoire obtenue à l’ONU le 31 octobre dernier ne doit en aucun cas conduire à un repli diplomatique. Bien au contraire, elle appelle à une intensification de l’action internationale afin de capitaliser sur ce résultat arraché « à la force du poignet », avec notamment l’appui décisif de l’administration américaine sous Donald Trump.
La reprise récente des déplacements du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, en Europe illustre cette dynamique. Ses deux dernières étapes à Madrid et La Haye témoignent d’une volonté claire : consolider les acquis et élargir le cercle des soutiens internationaux, dans l’attente d’une éventuelle évolution sur le front des négociations avec l’Algérie, lesquelles ne semblent pas près d’aboutir à une concrétisation rapide.
Fâché de ne pas avoir obtenu gain de cause lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité, le pouvoir à Alger adopte une posture de plus en plus rigide, cherchant par des voies détournées à maintenir une stratégie d’entrave destinée à retarder toute perspective de règlement. Toutefois, sa récente propension à se rapprocher des États-Unis laisse entrevoir une possible médiation américaine, à condition que l’Algérie accepte enfin de prendre part aux négociations, aux côtés du Maroc, du Polisario et de la Mauritanie — une exigence formulée clairement par le Conseil de sécurité comme préalable indispensable au déblocage du processus.
L’objectif fixé est d’engager, dans les six prochains mois, une phase décisive visant l’application du plan marocain d’autonomie dans les provinces du Sud, sans se laisser entraver par un éventuel veto systématique d’Alger si l’impasse venait à se poursuivre.
En attendant, la diplomatie marocaine ne compte nullement se reposer sur ses lauriers. Elle poursuit au contraire un travail patient et méthodique de mobilisation des partenaires européens, afin de fédérer un consensus solide autour de la position marocaine, tout en affaiblissant le front hostile au Royaume au sein des institutions européennes, notamment à Bruxelles, siège de l’Union européenne, et à Strasbourg, qui abrite le Parlement européen.
Dans cette optique, il faut s’attendre à voir Nasser Bourita multiplier les consultations avec ses homologues des 27 États membres, dans le but de constituer une véritable alliance diplomatique européenne favorable à la reconnaissance définitive de la marocanité du Sahara et à la mise en œuvre durable de la solution d’autonomie.
Par Jalil Nouri











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