Le tribunal correctionnel d’Aïn Sebaâ a tranché dans l’affaire qui opposait l’influenceuse Soukaina Benjelloun à son ex-époux : trois mois de prison ferme, assortis d’une amende de 2.000 dirhams et des frais de justice, à la suite d’une plainte pour diffamation. Au cœur du dossier, des publications et déclarations diffusées sur les réseaux sociaux, considérées par la juridiction comme attentatoires à la réputation du plaignant, sur la base d’éléments numériques versés au dossier.
Au-delà du verdict, cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions judiciaires durables entre les deux parties. Dans un précédent volet familial, la justice avait déjà statué sur les conséquences financières du divorce, ordonnant à l’ex-mari le versement d’un montant global de 720.000 dirhams, dont 700.000 dirhams au titre de la prestation compensatoire. Deux procédures, deux registres, mais un même climat : celui d’un conflit privé qui s’est progressivement transporté dans l’espace public numérique.
L’affaire, qui a captivé une partie de l’opinion, ravive un débat devenu central au Maroc : où s’arrête la liberté d’expression et où commence l’atteinte pénalement répréhensible à l’honneur d’autrui ? Les plateformes, devenues tribunaux improvisés, peuvent amplifier un différend personnel en feuilleton national, avec une force de frappe que les mots ne mesurent pas toujours.
À travers ce jugement, un message se dessine : le “déballage” en ligne n’est pas sans coût. Les autorités judiciaires semblent vouloir rappeler que le numérique n’est pas une zone grise, mais un espace de responsabilité, où la preuve circule vite… et la sanction aussi.











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