Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et son équipe aux affaires ne risquent pas de sortir indemnes de la série d’intempéries et d’inondations que traverse le pays, sans parler de la situation très difficile que vivent les populations des zones montagneuses enneigées, auxquelles le Roi a donné des instructions fermes pour porter secours.
Le ministre de l’Intérieur s’est empressé de lancer des programmes d’urgence dans les deux cas, mais il reste à apaiser une société civile de plus en plus exigeante, qui ne cesse de réclamer davantage, notamment en amont.
Cet amont, justement, fait défaut. Il s’agit d’une politique de prévention et d’anticipation des catastrophes naturelles et de leurs conséquences graves, comme celles observées aujourd’hui avec les inondations dramatiques et meurtrières à Safi, ville où cette politique était quasiment inexistante. De nombreuses voix s’y sont élevées, sortant du choc, de la douleur et du traumatisme, pour demander réparation et rendre des comptes.
Parmi les plus en pointe, aux côtés d’autres associations locales, figure l’Ordre des avocats, qui a décidé de poursuivre Akhannouch et son gouvernement en justice pour l’absence de mesures préventives face aux inondations, l’incompétence de certaines parties dans la gestion et la protection des infrastructures et des habitants, et pour réclamer des indemnisations liées à la perte d’habitations et de commerces, des relogements, ainsi que la modernisation complète d’infrastructures vétustes.
L’Exécutif aurait tort de minimiser cette initiative. Elle pourrait être dupliquée dans d’autres villes et régions touchées, avec un effet boule de neige potentiellement redoutable. Il appartient désormais au gouvernement de prendre pleinement ses responsabilités, alors que la malédiction semble, aux yeux de nombreux citoyens, s’acharner sur son mandat.
Par Jalil Nouri



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