Après le drame de l’effondrement de deux immeubles à Fès, et la tragédie qui a frappé la ville de Safi avec ces inondations meurtrières, la réaction du chef du gouvernement, Akhannouch, a provoqué une vive indignation au sein de l’opinion publique.
Non seulement le chef du gouvernement a raté une belle occasion de garder un silence décent, comme il l’avait fait lors du séisme du Haouz, mais, honnêtement, les propos tenus devant le Parlement révèlent une flagrante indifférence par rapport à ce qui s’est passé et une absence totale de posture de responsabilité politique.
Non seulement il n’y a eu aucune forme de sentiment de compassion, mais le chef du gouvernement a préféré occulter la responsabilité de son gouvernement en évoquant tout simplement la fatalité d’une catastrophe naturelle et la volonté de Dieu.
Oui, parfaitement : si des citoyens abandonnés à leur détresse, dans une ville qui s’estime négligée et défavorisée, s’en remettent fatalement à la volonté divine, à quoi sert ce gouvernement !?
Une chose est sûre : l’image du chef du gouvernement, Akhannouch, est sérieusement et définitivement décrédibilisée et, franchement, à l’approche des élections législatives, le RNI devra payer la facture des négligences et des défaillances qui, malheureusement, approfondissent et accentuent les fractures d’un Maroc à plusieurs vitesses.
Les Marocains et les Marocaines n’oublieront jamais que, deux jours après le séisme qui avait frappé le Haouz, des ministres n’avaient pas hésité à danser lors d’un meeting du RNI.
Devant cette situation, les partis d’opposition, le PJD et le MP en tête, n’ont pas raté l’occasion de monter au créneau et ont fustigé le chef du gouvernement, lui reprochant d’avoir évoqué la volonté divine, utilisant sans vergogne la religion pour esquiver sa responsabilité politique et les défaillances du gouvernement en matière de prévention.
En outre, ils ont également exigé des explications sur les raisons pour lesquelles le chef du gouvernement tardait à déclarer la ville de Safi zone sinistrée, et sur la manière dont les citoyens cotisent au fonds réservé aux catastrophes naturelles alors que les sinistrés de Safi et les familles des victimes ne peuvent pas en bénéficier !?
Il y a un Maroc à plusieurs vitesses, et non pas à deux vitesses. Un Maroc qui rit et un autre qui pleure. Ce Maroc qui ne nous aime pas et que nous n’aimons pas…
En un mot, en conclusion, le gouvernement Akhannouch a perdu le très peu de crédibilité qu’il lui restait.
Et il faudra qu’il rende des comptes pour avoir accentué davantage le mécontentement social qui gronde jour après jour, face aux frustrations de populations en détresse, sans que les autorités n’apportent de réponses concrètes.
Par Hafid Fassi Fihri










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