Lors des travaux de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies, organisée à l’occasion du 65ᵉ anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés, la question du Sahara marocain a de nouveau été instrumentalisée par une minorité d’États, ravivant des lectures dépassées d’un dossier largement balisé par les résolutions onusiennes récentes.
Dans l’hémicycle, l’Afrique du Sud s’est illustrée par un discours hostile à l’intégrité territoriale du Royaume, reprenant sans détour la rhétorique de l’Algérie et du polisario. Elle a été rejointe par la Namibie et le Mozambique, malgré leur affichage paradoxal d’un soutien à la MINURSO. Sur le continent latino-américain, le Nicaragua et Cuba ont emboîté le pas, ce dernier allant jusqu’à rejeter explicitement l’initiative marocaine d’autonomie, tandis que le Timor oriental a adopté une posture similaire.
Cette séquence onusienne a ainsi mis en lumière la persistance d’un noyau dur attaché à des schémas de décolonisation figés, en décalage avec l’évolution du droit international et les dynamiques diplomatiques actuelles. À l’inverse, la majorité des États influents, tout comme le Conseil de sécurité, continuent de considérer le plan marocain d’autonomie élargie comme une base sérieuse, crédible et réaliste pour un règlement politique durable sous souveraineté marocaine.
Analysant cette offensive diplomatique, le chercheur en histoire contemporaine Ddaï Bebbout estime que l’Algérie et ses alliés tentent de réactiver artificiellement le registre de la “fin de la colonisation”, en ignorant volontairement les conditions juridiques et historiques propres au Sahara marocain. Selon lui, l’insistance sur la notion de “droit à l’autodétermination” concerne des populations hétérogènes maintenues dans des camps ne respectant pas les standards internationaux, notamment en matière de recensement et de statut juridique des réfugiés.
Bebbout souligne également que cette campagne s’inscrit dans une stratégie concertée, exploitant les commémorations onusiennes liées à la décolonisation pour semer le doute sur la légitimité historique et juridique du Maroc. Une approche qu’il juge anachronique, rappelant que le Sahara figurait justement parmi les territoires dont le Royaume revendiquait la décolonisation dès les années 1960, avant que certaines parties régionales ne tentent d’en détourner le sens.
De son côté, Najib Tannani, président du Centre méditerranéen des droits de l’Homme, met en avant la dimension géopolitique de cette agitation diplomatique. Il y voit une réaction directe aux avancées marocaines en Afrique, notamment les efforts visant à isoler le polisario au sein de l’Union africaine et à obtenir la suspension de sa prétendue représentation. Pour Tannani, l’implication active de pays comme l’Afrique du Sud s’explique aussi par des considérations internes, où toute reconnaissance d’un modèle d’autonomie pourrait créer des précédents sensibles.
Les deux analystes convergent sur un point essentiel : aucune solution viable ne peut émerger en dehors d’un cadre de négociation clair, intégrant les réalités régionales et les équilibres internationaux. Dans ce contexte, la proposition marocaine d’autonomie apparaît comme l’unique option capable de concilier stabilité, développement régional et respect de la souveraineté nationale, loin des discours idéologiques et des postures héritées de la guerre froide.



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