Le premier, chef du gouvernement de son état, n’a pas daigné se rendre auprès des sinistrés des importantes inondations ayant fait 37 morts, ravageant la médina de la ville de Safi. Le second, le wali de la région dont le chef-lieu est Marrakech, s’y est certes déplacé au lendemain de la catastrophe, mais ne s’y est plus rendu depuis, suscitant l’incompréhension et la colère des victimes.
Plus grave encore, ce dernier n’a pas présidé la réunion capitale consacrée à la reconstruction et à la réhabilitation de cette ville meurtrie, laissée à la dérive, entre détresse et sentiment d’abandon. Une absence d’autant plus difficile à comprendre qu’elle rappelle son attitude lors du séisme d’Al Haouz, où il ne s’était rendu sur place que très tardivement.
A-t-il attendu des instructions venues d’en haut qui ne sont jamais arrivées, le Roi se trouvant alors à l’étranger ? À ces absences de marque, qui auraient pu rassurer une population profondément éprouvée, s’est ajoutée celle du ministre de l’Intérieur, retenu par des engagements au Qatar. Ce dernier a pourtant trouvé le temps d’assister à la finale remportée par les Lions de l’Atlas face à la Jordanie — sans doute sur instruction royale, peut-on supposer.
Comment expliquer de telles absences à des habitants désespérés, qui se sentent abandonnés par leur propre pays ? Certes, le gouverneur de la ville a tenté de combler ce vide en présidant une séance de travail très attendue. Mais lors de cette même réunion, les ministres de l’Habitat et de l’Équipement se sont contentés de déléguer leurs directeurs régionaux pour les représenter.
Comment comprendre enfin que, malgré les annonces relatives à la réhabilitation des zones inondées, des infrastructures défaillantes et des réseaux d’assainissement obsolètes, Safi n’ait toujours pas obtenu le statut de “zone sinistrée” ? Un statut qui aurait permis un programme d’intervention plus conséquent et surtout des indemnisations attendues. Le chef du gouvernement s’y refuse, hélas, sans justification apparente, privant ainsi les sinistrés d’un droit pourtant légitime.
Par Jalil Nouri











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