D’un niveau globalement comparable à celles entretenues avec la France, les relations avec l’Espagne n’ont cessé de progresser, de s’harmoniser et de s’étendre à tous les niveaux en 2025, une année particulièrement riche en réalisations et en projets multiformes.
Mais demeure, en travers de la gorge, la crainte d’un possible repli, voire d’une dégradation, en cas de retour de la droite au pouvoir. Une telle alternance pourrait annihiler les acquis obtenus sous la gauche socialiste de Pedro Sánchez, devenu au fil du temps un allié de poids pour le Maroc.
Curieusement — et de manière inattendue — l’embellie des relations bilatérales s’est révélée plus durable avec l’ancienne opposition de gauche qu’avec les conservateurs réunis au sein du Parti populaire (PP), formation accusée par ses détracteurs d’avoir cédé à l’influence de l’extrême droite. Lors de leur précédent passage aux responsabilités, les liens avec Rabat s’étaient nettement distendus. Leur éventuel retour au pouvoir laisse déjà entrevoir la volonté de remettre en cause les efforts consentis pour bâtir ce qui s’apparentait à un véritable « mariage stratégique » entre Madrid et Rabat.
Les attaques répétées contre les immigrés marocains, observées dans certains discours politiques, donnent le ton d’un avenir préoccupant, tant du point de vue marocain qu’espagnol.
Affaibli par des scandales de corruption touchant son entourage proche, l’actuel chef du gouvernement, Pedro Sánchez, ne semble pas en mesure de redresser la barre ni d’aborder sereinement les prochaines échéances électorales, faisant planer une menace sur l’avenir des relations bilatérales.
Seule l’Histoire retiendra que 2025, à l’instar des années précédentes, restera un exercice exceptionnel pour les relations entre les deux pays : voisinage apaisé, investissements croisés, commerce dynamique, coopération sociale et culturelle renforcée, ainsi qu’une convergence quasi totale sur les grandes questions internationales et régionales, au premier rang desquelles figure la question du Sahara marocain.
Par Jalil Nouri










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