Le secteur des assurances au Maroc se tourne vers les nouvelles technologies pour se développer et faire face aux enjeux actuels. La Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR) et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) travaillent ensemble sur la dématérialisation des attestations d’assurance auto, qui devrait être déployée dans le courant du second semestre 2023. La mise en place d’un référentiel national de production est déjà achevée, et la levée des contraintes réglementaires est attendue. Les nouvelles technologies sont également un levier important pour améliorer l’expérience client, comme l’a souligné Hassan Bensalah, président de la FMSAR, lors de la neuvième édition du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance.
Cependant, d’autres problématiques minent le secteur, telles que la fluidification du processus de recouvrement des primes d’assurance automobile et la révision du barème d’indemnisation des victimes des accidents de la circulation, qui date de 40 ans. Le président par intérim de l’ACAPS, Othman Khalil El Alamy, a souligné l’urgence de la situation et a appelé les assureurs à trouver une solution pour revoir le barème. Il a également insisté sur la nécessité de libérer les critères tarifaires pour l’assurance auto obligatoire afin d’instaurer une vraie concurrence.
La ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, a mis l’accent sur l’importance des nouvelles technologies, telles que la blockchain, l’intelligence artificielle et le Cloud computing, pour les assureurs. Elle a également évoqué les risques que ces technologies peuvent représenter, comme les cyber-attaques, et la nécessité d’un cadre réglementaire adapté qui garantit la stabilité financière sans pour autant brider l’innovation.
Malgré les réformes engagées depuis 2002, le défi pour le secteur reste l’assurance des populations à faibles revenus et des TPE, qui demeurent largement sous-assurées. Les expériences réussies de micro-assurance et l’autorisation accordée aux établissements de paiement pour la distribution de produits de micro-assurance pourraient contribuer à rendre l’assurance accessible à un plus grand nombre de citoyens. Les opérateurs Takaful, qui ont démarré leurs activités en 2022, devraient également contribuer à cet effort collectif.