Les candidats d’origine maghrébine sont moins susceptibles de recevoir une réponse à leur demande d’information concernant les Masters à l’université en France, selon une enquête menée par l’Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans le supérieur (Ondes).
La campagne de testing a été réalisée en février 2022 auprès de 2 122 masters dans 84 établissements du supérieur, y compris 55 universités. Chaque responsible de master a reçu quatre demandes d’information : deux envoyées par un candidat et une candidate avec un prénom et un nom d’origine maghrébine, et deux envoyées par des candidats hommes et femmes portant des noms « bien français ».
Les résultats montrent que les candidats français ont 68 % de chances d’obtenir une réponse, contre 61,1 % pour le candidat d’origine maghrébine et 60 % pour sa camarade originaire d’Afrique du Nord. Les formations en lettres, langues, arts et sciences humaines et sociales sont moins discriminantes que les formations en sciences, technologie, santé, droit, gestion et économie.
L’enquête montre que l’absence de réponse peut être interprétée comme un signe prédictif de non-sélection finale et inciter les étudiants à ne pas postuler, ce qui about it à une forme d’autocensure. Clément Martin, chargé de la mission Études au sein du Défenseur des droits, a commenté ces résultats en affirmant que « les conséquences de cette forme de discrimination sont lourdes, puisqu’elles limitent les opportunités de formation et d’insertion professionnelle, mais également la mixité sociale et culturelle dans l’enseignement supérieur ».
Ces résultats soulèvent la question de la discrimination dans l’accès à l’éducation supérieure en France et soulignent la nécessité de mesures pour garantir l’égalité des chances pour tous les étudiants, indépendamment de leur origine ethnique.