Les produits boulangers de base, notamment le pain, tiennent une place importante dans l’alimentation des Marocains, surtout durant le mois de Ramadan. Cependant, le secteur de la boulangerie et de la confiserie, avec ses 14.000 boulangeries modernes et 7.000 traditionnelles à travers le pays , subit une forte pression due à l’augmentation des prix des matières premières, notamment après l’interdiction de l’Inde d’exporter ses céréales de base, entraînant une hausse de 5,9 % de l’indice de référence du blé.
En raison d’une baisse de 32 millions de quintaux, soit une chute de 69% par rapport à la précédente campagne agricole, la production céréalière (blé tendre, blé dur et orge) au Maroc a connu une forte diminution. Pour compenser ce manque, le pays doit importer annuellement des céréales de l’étranger, avec les États-Unis, la France, l’Ukraine et le Canada en tant que principaux fournisseurs. Le Maroc importe entre 60 et 75 millions de quintaux de céréales
En réponse à cette situation, le gouvernement a pris des mesures pour maintenir la stabilité des prix du pain ordinaire et d’autres céréales, telles que la suspension des droits de douane sur les importations de blé dur et tendre. Toutefois, les professionnels du secteur craignent que ces mesures ne suffisent pas à maintenir la stabilité des prix du pain, qui est fixé à 1,20 dirham l’unité depuis 2015, et demandent l’ouverture d’un dialogue avec les ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture pour trouver des solutions.
Les professionnels du secteur de la boulangerie et de la confiserie subissent une importante perte, étant donné que le prix du pain est resté fixé à 1,2 dirham depuis plus de huit ans, tandis que les coûts des autres produits, tels que l’équipement de production, l’énergie et la main d’œuvre ont augmenté. En conséquence, les professionnels ont du mal à maintenir leurs marges bénéficiaires et demandent une révision du prix du pain pour assurer la pérennité de leurs activités.
Lors d’un entretien avec actu-maroc, M. Hassan Ait Said, membre actif à Rabat, de la Fédération Nationale de la Boulangerie et Pâtisserie du Maroc (FNBP) présidée par M. Kamal Rahal, a principalement évoqué la présence d’un grand nombre de producteurs de pain opérant dans l’informel.
« Les boulangers qui travaillent dans l’informel, souvent dans des caves, sans hygiène, ne respectent pas les règles du marché en agissant de manière malhonnête et trompeuse, ce qui crée une concurrence déloyale pour les boulangeries légales qui respectent les règles en vigueur et paient les taxes requises. De plus, les conditions insalubres dans lesquelles ces boulangers travaillent sont préoccupantes. » Ait Said a souligné la nécessité de mettre en place des actions pour lutter contre ce phénomène. Il a également appelé à l’ouverture d’un dialogue entre les professionnels du secteur et les autorités compétentes pour trouver des solutions à cette problématique et garantir une production de pain de qualité pour les consommateurs marocains.