Les banques participatives au Maroc ont davantage un rôle de sociétés de financement plutôt que d’établissements bancaires, selon Mohamed Boulif, directeur associé de Finéopolis Al Maali. S’exprimant lors du Symposium de la finance participative à Casablanca, Boulif a déclaré que les dépôts à vue des banques participatives couvrent seulement 37% des financements mobilisés après cinq ans d’activité.
Pour assurer un développement soutenu de la finance participative, Boulif suggère que le secteur doit renforcer son effort commercial et investir dans l’élargissement de son réseau physique. Azzeddine Khoja, ex-PDG de Bank Zaitouna en Tunisie, a partagé ces observations, soulignant l’importance de l’éducation financière pour sensibiliser le grand public aux principes de la finance participative.
Khoja a également insisté sur la qualité du capital humain des banques participatives, recommandant des formations pointues et un encadrement adapté pour les cadres et les collaborateurs. Un faible rythme de croissance des comptes à vue mettrait en danger la solidité financière et les fondamentaux des banques participatives.
Le symposium a également abordé l’expérience de la Turquie dans le secteur, avec Muzaffar Colmak, vice-président et directeur financier d’Al Baraka Bank, affirmant que la finance participative en Turquie a été soutenue par l’État, qui a préparé le cadre juridique et contribué à la création de banques participatives.
Le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a annoncé qu’une étude serait menée pour analyser les raisons du ralentissement de l’activité des banques participatives au Maroc. Il estime que le secteur doit s’intéresser aux véritables causes de l’atonie constatée et qu’une réunion entre les établissements participatifs et le Conseil supérieur des Oulémas est nécessaire pour évaluer les avancées et les écueils depuis l’octroi des premiers agréments en 2017.