Les pharmaciens d’officine ont annoncé une grève nationale le 13 avril prochain, après des semaines de contestation des chiffres relatifs à leurs marges bénéficiaires présentés dans le rapport annuel 2021 de la Cour des comptes. Ce rapport indique que les marges bénéficiaires des pharmaciens se situent entre 47% et 57%, tandis que les professionnels du secteur affirment que ces chiffres ne dépassent pas les 8%.
Face à cette situation, les syndicats les plus actifs du secteur, dont la Fédération nationale des pharmaciens du Maroc (FNSPM), la Confédération des syndicats des pharmaciens au Maroc (CPSM), l’Union nationale des pharmaciens du Maroc (UNPM) et la Fédération des pharmaciens du Maroc (FPM), ont annoncé une grève nationale de 24 heures le jeudi 13 avril. Dans un communiqué conjoint publié samedi, ils ont appelé les pharmaciens à rejoindre massivement la grève, qui pourrait être suivie d’autres actions si le gouvernement ne répond pas à leurs revendications.
Les pharmaciens d’officine promettent une escalade en cas de réforme du décret relatif à la fixation des prix des médicaments, comme recommandé par le rapport de la Cour des comptes. Ils estiment que la décision de faire grève résulte d’une série d’accumulations négatives et du refus des autorités compétentes de dialoguer avec les représentants de la profession pour engager les réformes indispensables au redressement du secteur.
Les représentants du secteur tiennent les partenaires des différents secteurs gouvernementaux pour responsables de cette décision difficile. Ils affirment leur intention de s’engager dans deux grèves successives dans un premier temps, avec une logique d’escalade, en fermant toutes les pharmacies nationales à travers le Royaume sans permanence, tout en gérant les cas urgents, le jeudi 13 avril.
Pour rappel, la Cour des comptes a indiqué que les marges bénéficiaires des pharmaciens oscillent entre 47% et 57% pour les médicaments dont le prix hors taxes est inférieur ou égal à 588 dirhams. Elle a également précisé que ces marges varient entre 300 et 400 dirhams par boîte pour les médicaments dont le prix de fabrication dépasse 558 dirhams. L’instance a également comparé ces marges avec celles pratiquées dans d’autres pays, comme la Turquie (25%), le Portugal (5,58%), la France (21,4%) et la Belgique (6,42%), provoquant davantage de contestations de la part des pharmaciens.