Ces dernières semaines, le Maroc a enregistré des niveaux record d’importations de produits pétroliers russes, notamment de l’essence. Selon le site d’analyse du Moyen-Orient Al-Monitor, en mars de cette année, le Maroc a importé la plus grande partie du gaz combustible russe destiné aux pays d’Afrique du Nord, avec 108 000 barils par jour. Les importations totales de diesel russe pour les pays d’Afrique du Nord en mars ont atteint 257 000 barils par jour, un record depuis le début de la guerre en Ukraine.
Livia Gallarati, analyste du marché pétrolier chez Energy Aspects, a déclaré à Al-Monitor que les flux de produits pétroliers russes vers les pays d’Afrique du Nord augmentent déjà. Les importations de pétrole russe en Afrique du Nord ont considérablement augmenté depuis la fin de l’année dernière, passant d’une moyenne de 20 000 barils par jour au premier semestre de l’année dernière à environ 200 000 barils par jour au premier trimestre 2023.
Gallarati a confirmé que le Maroc et la Tunisie étaient les importateurs les plus actifs de la région et a souligné que les pays d’Afrique de l’Ouest importaient également davantage de produits russes depuis le début du conflit en Ukraine. La ministre marocaine de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a récemment démenti les informations selon lesquelles le pays avait interdit les importations de gaz et de pétrole russes. Elle a précisé que les importations de gaz russe représentaient 5 % du gaz marocain en 2021 et avaient augmenté à 9 % en 2022, ce qui montre une augmentation depuis le début de la guerre en Ukraine.
En ce qui concerne les prix des produits pétroliers, Fettah Alaoui a confirmé que le prix moyen du gaz russe était de 9 522 dirhams la tonne, contre 10 138 dirhams la tonne pour les autres pays. Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a déclaré que le pétrole russe n’était pas un problème. Toutefois, le Maroc a augmenté les importations de charbon russe, ce qui a permis de maîtriser le coût de production de l’électricité.