Mercredi à Rabat, quelque 200 personnes ont organisé un sit-in de protestation contre le verdict clément dont a bénéficié un trio de violeurs ayant agressé la petite Sanae à l’âge de 11 ans. Les manifestants se sont réunis devant la cour d’appel de Rabat à l’appel de plusieurs ONG de défense des droits de la femme et de l’enfant. Ils ont appelé la cour d’appel à réviser ce verdict en punissant sur la base de la loi les responsables. Les manifestants ont crié leur colère contre ce scandale judiciaire qui a défrayé la chronique, le qualifiant de honte.
Le Code pénal punit d’une peine d’au moins cinq ans de prison quiconque est reconnu coupable d’un viol contre un mineur. Des peines plus lourdes, allant de 10 à 30 ans, sont prévues par ce même code si la gravité du viol avec violence est établie. Le procès en appel intenté par le parquet pour réviser le verdict condamnant à seulement deux ans de prison les trois auteurs du viol collectif va s’ouvrir jeudi devant la Chambre criminelle de la cour d’appel de Rabat.
Le père du petit Rayane, fruit de l’agression sexuelle, a été condamné le 20 mars à deux ans de prison ferme, tandis que les deux autres violeurs ont écopé de 18 mois de réclusion chacun. Ce verdict très clément a suscité une indignation au sein de la société marocaine. Après l’énoncé du verdict, le parquet a immédiatement interjeté appel.
Le procès en appel au sujet de cette affaire terrible débutera le jeudi 6 avril 2023, le ministre de la Justice et des libertés, Abdellatif Ouahbi, a exprimé son «étonnement» et «indignation», ajoutant avoir été «choqué par le verdict». La société marocaine s’est émue du verdict très clément rendu par le tribunal à l’encontre des violeurs de la petite Sanae. Le procès en appel suscite une forte attente dans la population qui souhaite que la loi soit appliquée avec la rigueur nécessaire pour punir ces actes odieux.