Amnesty International appelle à la réalisation d’une enquête « exhaustive et impartiale » concernant la mort « illégale » de Yassine Chabli, un ex-agent de sécurité de la société nationale d’exploitation de phosphate, décédé en garde à vue au poste de police de Ben Guerir le 6 octobre 2022.
Dans une déclaration publique, l’organisation exhorte les autorités marocaines à mener une enquête approfondie et neutre sur cette affaire, et à faire comparaître les policiers impliqués dans la torture présumée de la victime et la négligence des soins médicaux appropriés lors d’un procès équitable. Amnesty International reconnaît les mesures positives prises par les autorités pour enquêter sur le décès de Chabli et inculper quatre policiers, mais souligne que l’enquête et les poursuites sont entachées d’irrégularités et ne sont pas conformes aux normes internationales.
L’ONG internationale dénonce le fait que l’enquête a été menée en partie par des policiers du poste de police où Chabli est décédé, remettant en question l’indépendance et l’impartialité de la procédure. De plus, Amnesty International souligne que les responsables présumés ont été jugés en première instance à Ben Guerir pour des faits de violence et de négligence, mais pas pour des actes de torture.
L’organisation rappelle les circonstances entourant la mort de Chabli : arrêté dans un parc local par des policiers le 5 octobre, il avait été placé en garde à vue au poste de police de Ben Guerir. Le lendemain, l’hôpital régional de la ville a annoncé son décès. Selon les documents en possession d’Amnesty International, il semble probable que Chabli ait été torturé en détention et qu’il soit décédé des suites d’un manque de soins de la part des autorités. Les policiers auraient frappé Chabli à plusieurs reprises et l’auraient laissé seul, menotté dans une cellule, sans vérifier son état pendant des heures, alors qu’ils savaient qu’il était ivre au moment de son arrestation, mettant ainsi sa santé en danger et négligeant leur devoir de diligence.