Un projet de loi visant à renforcer le contrôle du travail des journalistes en Algérie a été examiné par la chambre haute du Parlement en vue de son adoption. Déjà approuvé par la chambre basse le 28 mars, ce projet de loi organique de 55 articles devrait être soumis au vote du Conseil de la nation jeudi. Le texte comprend notamment une interdiction pour les médias algériens de recevoir des financements ou aides matérielles de sources étrangères, sous peine de sanctions pénales et d’amendes pouvant atteindre 14 000 euros.
Le projet de loi stipule que les journalistes doivent révéler leurs sources à la justice si elle l’exige, bien qu’il reconnaisse le secret professionnel comme un droit. De plus, la loi exclut de facto les binationaux du droit de détenir ou d’être actionnaires dans un média algérien. Ce point a suscité des débats parmi les sénateurs, certains soulignant le paradoxe entre la situation des binationaux dans les élections ou les investissements en Algérie et leur exclusion du capital des médias.
Plusieurs sénateurs ont également déploré l’absence de textes d’application pour accompagner ce projet de loi. Une fois adopté, ce projet de loi sera le premier texte réglementant le travail des médias sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune depuis son entrée en fonction fin 2019. L’Algérie occupe la 134e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières (RSF) en 2022.