Le feuilleton de la crise sociale continue !
Exit l’échec du gouvernement et son impuissance à juguler la flambée des prix, contrairement aux engagements de la ministre des finances qui avait promis que les prix reviendraient à la normale avant le mois sacré de Ramadan.
Exit également le refus du chef du gouvernement de plafonner les prix des carburants . Ce n’est pas pour remuer le couteau dans les plaies du malaise social, mais il est légitime de se demander quels leviers peut encore activer l’exécutif pour se mettre au chevet du malheureux pouvoir d’achat du peuple, ou du moins ce qu’il en reste !?
Brandir la carotte des aides directes à venir sera-t-il une alternative crédible avec des montants qui seront versés qui ne risquent pas d’être proportionnels au bâton du très galopant coût de la vie !?
Des pays riches ont obligé les grandes enseignes et les centres commerciaux à garantir qu’une centaine de produits soient proposés à des prix très bas , notamment en France avec le » panier inflation « .
Pourquoi ne pas réviser et rectifier la loi de finances 2023 et reléguer certaines dépenses au second plan et abaisser l’impôt sur le revenu (IR) et la TVA sur les produits alimentaires à large consommation et sur les hydrocarbures !?
Le chef du gouvernement peut très bien estimer que le changement climatique est la cause de la flambée des prix, mais il s’agit d’arguments tirés par les cheveux et donc irrecevables car en principe, la loi de finances doit savoir et surtout pouvoir prendre en compte l’aléa climatique avec une sécheresse climatique. chronique !
Suite à la flambée alarmante et vertigineuse des prix , des manifestations contre la cherté de la vie ont eu lieu dans plusieurs villes malgré le manque de mobilisation en cette période, il y a ainsi des signes qui ne trompent pas car tous les ingrédients du mécontentement sont réunis avec un malaise social étouffant !
Et l’inflation n’est pas une excuse, loin s’en faut , c’est juste un alibi , une pilule trop amère proposée par l’exécutif..
On exploite bien les petits agriculteurs
Sans vergogne, des mercenaires sans foi ni loi exploitent les petits agriculteurs. Faut-il s’étonner que des politiciens soient accusés de spéculation ?
De la spéculation qui a provoqué la hausse des prix, avec le silence complice et coupable du gouvernement ! Le comble, et le pire en même temps, c’est que le gouvernement a accablé l’inflation, la rendant responsable de tous les malheurs qui s’abattent sur les consommateurs !
Ces derniers produisent les légumes et les vendent à 2 DH ou 2,5 DH le kilo, pour les retrouver ensuite à plus de 10 DH le kilo dans les marchés des villes marocaines.
Les spéculateurs exagèrent tellement que certains partis de l’opposition , et c’est de bonne guerre , soupçonnent l’implication de politiciens et de figures puissantes derrière ce phénomène, menaçant ainsi la paix sociale.
Certains rachètent même les fruits et les légumes en bloc et les orientent vers l’export, créant , sans états d’âmes, une crise dans le marché interne et une flambée des prix .
Une «fièvre» des prix qui a déclenché une guerre des chiffres. Ainsi , après le relèvement du taux directeur à 3% par Bank Al-Maghrib, le Haut-Commissaire au Plan Ahmed Lahlimi avait effectué une sortie médiatique dans laquelle il invitait le gouvernement à communiquer avec les citoyens et leur dire la vérité comme elle est !
Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication Mehdi Bensaid n’aurait , pour sa part, pas accepté les remarques de Lahlimi et a traité ses conclusions d’erronées !
Le Maroc en guerre contre l’inflation, mais encore !?
Avec tout le respect dû à l’éditorialiste de notre confrère Tel quel , chacun est libre de défendre qui il veut , mais même si Ahmed Lahlimi n’a pas besoin d’avocat, nul besoin d’être un génie pour comprendre que c’est le boom des exportations qui fait flamber , jusqu’à preuve du contraire, les prix des tomates et autres légumes.
Jugez-en par vous-même : « Avec tout le respect dû au haut commis de l’Etat qu’est M. Lahlimi, ce diagnostic est quelque peu imprécis. Il n’y a qu’à constater l’explosion des exportations des produits de la terre et de la mer (80 milliards de dirhams en 2022, en hausse de 20% vs 2021) et leur progression continue année après année, pour conclure que l’offre n’est pas un problème. Plaider le contraire c’est dédouaner le gouvernement de toute responsabilité dans cette séquence. En vérité, la tomate est bien présente sur les étals, l’ennui, comme le dit l’économiste Najib Akesbi, c’est que les Marocains la scrutent sans pouvoir l’acheter. »
Le Maroc est en guerre oui , comme dirait l’autre mais pour cela il est vital de bien identifier le véritable ennemi et il y a urgence à ne pas justifier l’ injustifiable .
Pour conclure , il y a une urgence absolue et vitale à désamorcer la bombe sociale car la capacité de résilience des marocains n’est pas sans limites !