Selon une récente étude scientifique publiée dans la revue « Scientific Africa » en juillet 2023, le Maroc a subi des pertes estimées à 66,5 milliards de dirhams, soit 4,4% du PIB et 1,7% de la valeur ajoutée, suite à la fermeture de la raffinerie « SAMIR ».
L’étude intitulée « Analyse des impacts économiques et environnementaux de la fermeture de la raffinerie marocaine SAMIR » est le fruit d’un travail collectif mené par Inácio Araujo du département d’économie de l’Université de São Paulo, Brésil, et Eduardo Haddad, Chaimaa Chaouki, Rachida Al Mansoum, et Marouane Masnaoui de l’Université Mohammed VI Polytechnique de Rabat.
La raffinerie de pétrole est un secteur clé de l’économie marocaine de par son lien avec d’autres secteurs et son rôle central dans presque toutes les industries. La fermeture de la raffinerie, qui a eu lieu en 2015 à Mohammedia, a eu un impact considérable sur le secteur des hydrocarbures.
La raffinerie SAMIR, fondée en 1959, a facilité la production locale en raffinant le pétrole à proximité du port pétrolier de Mohammedia, qui est la zone industrielle la plus importante du Maroc. Outre la stimulation de la croissance économique, l’industrie du raffinage est une alternative pour fournir des intrants énergétiques et améliorer la sécurité énergétique du pays.
La production de SAMIR s’est arrêtée en 2015 en raison de dettes accumulées de plus de 40 milliards de dirhams. En 2016, un jugement de liquidation judiciaire a été rendu et la société est toujours en cours de cette procédure sans succès dans la cession des actifs. Le Maroc est actuellement obligé d’importer ses besoins pétroliers raffinés de l’étranger, l’exposant directement aux fluctuations des prix.
Parmi les régions les plus touchées par la fermeture de la raffinerie SAMIR, la région de Casablanca-Settat est en tête avec une baisse de son PIB de 9,2%, suivie par Béni Mellal-Khénifra avec une baisse de 6,6%. Les régions de Rabat-Salé-Kénitra et Marrakech-Safi ont également été affectées à travers les secteurs du commerce, du transport, des activités financières et immobilières, et de l’industrie manufacturière, tous liés aux activités de la raffinerie.
L’industrie du raffinage du pétrole est une source importante d’émissions de gaz à effet de serre. La fermeture de la raffinerie « SAMIR » a conduit à une réduction globale de 2,1% des émissions nationales, soit une baisse d’environ 1,17 million de tonnes d’émissions. Les régions les plus touchées sont Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech-Safi, Souss-Massa, l’Oriental, et Fès