Alors que la fête de l’Aid al-Adha se profile à l’horizon, l’inquiétude grandit parmi les citoyens marocains. Face à des prix qui atteignent des sommets inédits, beaucoup se demandent s’ils pourront se permettre d’acheter un mouton. Des rumeurs circulent déjà sur des prix minimum de 4000 à 5000 dirhams pour un petit mouton.
Les associations de consommateurs mettent en garde contre ce qu’elles perçoivent comme une manipulation des prix de la part des intermédiaires. Malgré le soutien gouvernemental à l’importation de moutons pour l’Aid, elles constatent une escalade des prix chaque année. Elles appellent à une application plus rigoureuse de la loi pour limiter les pratiques spéculatives.
Elles insistent sur le fait que le soutien financier du gouvernement aux professionnels de l’élevage devrait se traduire par un encadrement des prix des moutons en amont de l’Aid al-Adha, particulièrement dans le contexte économique actuel, marqué par une inflation significative.
Les intermédiaires, disent-elles, augmentent les prix de manière disproportionnée, poussant les consommateurs à s’endetter pour respecter la tradition de l’Aid. Elles enjoignent le gouvernement à activer les comités de contrôle des prix du ministère de l’Intérieur.
Bouazza El Kharati, président de l’Union marocaine pour les droits des consommateurs, a souligné que ces pratiques spéculatives, courantes pendant l’Aid, forcent les consommateurs à payer des prix exorbitants, les rendant victimes de ces manipulations.
Il a rappelé que le gouvernement avait accordé une aide financière aux professionnels pour chaque mouton importé, notamment de l’Espagne, de la Roumanie et du Portugal. Cette aide, souligne-t-il, devrait conduire à une meilleure régulation des prix.
En outre, il a insisté sur le fait que le gouvernement devrait aider davantage les petits agriculteurs, qui ont été particulièrement touchés par les conséquences de la sécheresse et qui n’ont bénéficié d’aucune aide financière.
Enfin, El Kharati a appelé à une révision de la politique gouvernementale concernant le secteur de l’élevage afin de mieux répondre aux besoins des consommateurs et aux défis du secteur, notamment face à l’insuffisance de l’offre nationale en moutons cette année.