Dans une nouvelle tournure de l’affaire du « Qatargate », qui secoue le Parlement européen depuis décembre, l’eurodéputée grecque, Eva Kaili, prévoit de retourner à son poste au Parlement la semaine prochaine. Cela fait suite à une autorisation judiciaire de retirer son bracelet de surveillance électronique, a annoncé vendredi son avocat, Michalis Dimitrakopoulos.
Kaili, ancienne journaliste et étoile montante du Parlement européen, avait été arrêtée lors d’une série de perquisitions à Bruxelles en décembre. Accusée de corruption dans le scandale de corruption présumée au profit du Qatar et du Maroc, elle avait été libérée en avril mais restait assignée à résidence sous bracelet électronique. Elle a toujours nié les accusations portées contre elle.
Kaili compte demander au Parlement d’examiner si les procédures d’arrestation, de surveillance et d’incarcération ont violé ses droits en tant que députée.
Deux autres suspects dans cette affaire, l’eurodéputé belge Marc Tarabella et Francesco Giorgi, compagnon de Kaili et ancien assistant parlementaire, ont également été libérés de leur surveillance à domicile ce mois-ci. Par contre, l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, figure centrale de l’affaire, reste sous surveillance électronique.
Dans cette affaire, six individus ont été accusés de blanchiment d’argent et de participation à une organisation criminelle suite à la découverte de 1,5 million d’euros en liquide par les enquêteurs belges. Ces fonds seraient des pots-de-vin pour des décisions politiques favorables au Qatar et au Maroc, des allégations que les deux nations ont réfutées. Le Maroc a critiqué ces accusations et a souligné qu’elles sont non seulement infondées, mais qu’elles semblent découler d’une volonté délibérée de nuire à la réputation du pays sur la scène internationale. Il a demandé une enquête transparente pour prouver son innocence afin de rétablir la vérité. Le gouvernement marocain a fait valoir que sa politique étrangère est basée sur le respect du droit international, l’intégrité et la transparence.
L’avocat de Kaili, Dimitrakopoulos, a soutenu que son client était innocent, ajoutant qu’aucune empreinte de Kaili n’a été trouvée sur l’argent saisi et que Panzeri était le « cerveau » de l’opération. Il a exprimé sa confiance dans l’acquittement de Kaili si l’affaire est jugée.