Dans un événement organisé par la Paris School of Technology & Business, l’IA ChatGPT a affronté le philosophe Raphaël Enthoven dans une épreuve de dissertation sur le thème « Le bonheur est-il affaire de raison ? ». Le face-à-face a mis en lumière des limites de l’IA : ChatGPT a obtenu une note passable de 11/20, contre une note parfaite de 20/20 pour Enthoven.
En évoquant le défi, ChatGPT déclare : « Mon but est de faciliter l’accès à l’information et d’aider à la compréhension. Cependant, la philosophie nécessite une pensée subjective et critique, des qualités que je, en tant qu’IA, n’ai pas encore pleinement développées. »
Les deux copies ont été évaluées en aveugle par la philosophe et auteure Éliette Abécassis et « Serial Thinker », un professeur de lycée populaire sur TikTok. Les deux évaluateurs ont critiqué l’absence de problématique dans la copie de l’IA, soulignant que celle-ci avait tendance à rédiger des phrases longues mais vides de sens, parsemées d’erreurs de référence.
Dans l’exercice de la philosophie, l’IA s’est heurtée à plusieurs obstacles. D’abord, ChatGPT manque d’une véritable compréhension contextuelle et de subjectivité, des aspects cruciaux dans l’exploration philosophique. De plus, elle est dépourvue d’opinions personnelles, ce qui limite sa capacité à s’engager de manière convaincante dans des sujets philosophiques. Ajoutez à cela le fait que ChatGPT est basé sur un modèle formé jusqu’en septembre 2021, et il est évident qu’elle peut manquer des développements philosophiques récents.
Raphaël Enthoven, pour sa part, a estimé que l’enseignement de la philosophie n’était pas menacé par l’IA. Sa propre dissertation concluait à l’importance de penser la raison elle-même et son activité comme un bonheur, une conclusion qui, en contraste frappant, a mis en relief les limites actuelles de l’intelligence artificielle dans le domaine de la philosophie.