Le secteur du traiteur au Maroc, déjà en difficulté avant la pandémie, a été profondément touchée par les conséquences du Covid-19. Durant cette période, les restrictions imposées sur le nombre de personnes autorisées aux rassemblements, notamment les cérémonies de mariage et les festivités familiales, ont réduit la demande de plus de la moitié. Certaines familles ont même choisi de renoncer aux cérémonies traditionnelles pour allouer leurs ressources à l’achat d’une maison ou à des voyages. Aujourd’hui, malgré la levée de ces restrictions, l’habitude de limiter le nombre de convives perdure, prolongeant ainsi la difficulté pour le secteur à retrouver son rythme d’avant la crise.
Cela, couplé à l’inflation croissante, a contraint les traiteurs à augmenter leurs tarifs pour maintenir la rentabilité. Cependant, cette augmentation a éloigné davantage de clients potentiels, accentuant ainsi les défis auxquels le secteur est confrontée. Les traiteurs marocains sont donc piégés dans un cercle vicieux, où ils doivent augmenter les prix pour survivre, mais ce faisant, ils réduisent leur clientèle.
Un traiteur de Casablanca témoigne: « En mai et juin, avant le COVID, c’était la haute saison pour nous. Les salles de fêtes bourdonnaient de festivités de mariage. Aujourd’hui, ces salles sont étonnamment vides et nous attendons toujours des confirmations pour un été qui peine à démarrer. Les augmentations des prix des matières premières et les charges fixes qui ne cessent de croître ajoutent à notre souffrance. C’est un défi comme jamais auparavant pour nous, traiteurs. Face à ces défis, de nombreux collègues cherchent à se convertir dans d’autres activités pour survivre. »
L’avenir semble sombre pour le secteur du traiteur au Maroc. Face à la conjoncture actuelle, la question n’est plus de savoir si les traiteurs pourront s’adapter, mais combien d’entre eux survivront à cette crise sans précédent.