La Norvège découvre un gisement massif de phosphorite, potentiellement une mine d’or pour l’approvisionnement en engrais, panneaux solaires et batteries de voitures électriques
Un récent rapport provenant d’un média européen révèle que la Norvège a confirmé la découverte d’un immense gisement de phosphorite sur son territoire. Estimé à au moins 70 milliards de tonnes, ce gisement représente une quantité légèrement inférieure aux 71 milliards de tonnes de réserves mondiales prouvées. Selon la société Norge Mining, cette découverte pourrait répondre à la demande mondiale en engrais, en panneaux solaires et en batteries de voitures électriques pour les 100 prochaines années.
Cette nouvelle a été chaleureusement accueillie par un porte-parole de la Commission européenne, qui a déclaré : « Cette découverte est en effet une excellente nouvelle, qui contribuerait aux objectifs de la proposition de la Commission concernant la réglementation sur les matières premières critiques ». Les Vingt-sept misent sur la Norvège pour réduire leur dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers, tels que le Maroc et les États-Unis pour les engrais, ainsi que la Chine pour la production de panneaux solaires, de batteries lithium-fer-phosphate (LFP), de semi-conducteurs et de puces électroniques. En plus du phosphate, la Norvège dispose également de réserves de pétrole en offshore qu’elle exploite en collaboration avec le Royaume-Uni, ainsi que de gaz.
Selon des estimations américaines, les réserves de phosphorite les plus importantes au monde (environ 50 milliards de tonnes) se trouvent au Maroc, en Chine (3,2 millions de tonnes), en Égypte (2,8 millions de tonnes) et en Algérie (2,2 millions de tonnes), précise la même source. Le gisement norvégien est situé à une profondeur de 4 500 mètres sous la surface de la Terre.
Au Maroc, l’Office chérifien des phosphates (OCP) a récemment lancé un vaste programme d’investissement de 130 milliards de dirhams pour la période 2023-2027. Ce programme, axé sur l’augmentation des capacités de production d’engrais et de roche, ainsi que sur l’atteinte de la neutralité carbone avant 2040, prévoit d’importants investissements dans le Sahara. L’axe Tarfaya-Boucraa-Laâyoune sera dédié au développement de la production d’ammoniac vert.
Il convient de rappeler qu’en 2011, lorsque l’Arabie saoudite a commencé l’exploitation d’une mine de phosphate à Al-Jalamid, dans le nord du pays, le royaume wahhabite était considéré comme un concurrent direct du Maroc.