La ville tunisienne de Sfax a été le théâtre de heurts meurtriers entre un Tunisien et des migrants africains, suscitant des appels à la vengeance et alimentant les craintes d’une escalade des violences dans un contexte de vives tensions liées à l’immigration clandestine.
L’homme, né en 1982, a été mortellement poignardé lors d’affrontements tard lundi entre des habitants et des migrants d’Afrique subsaharienne, selon le porte-parole du Parquet de Sfax. Trois migrants soupçonnés d’implication dans ce meurtre, présumés de nationalité camerounaise, ont été arrêtés.
La vidéo montrant le corps de la victime dans la rue, diffusée sur les réseaux sociaux par un député de Sfax, a provoqué une vague de réactions, souvent empreintes de racisme, appelant à l’expulsion des migrants africains de la ville.
Des affrontements entre migrants et habitants ont éclaté mardi dans plusieurs quartiers de Sfax, comme en témoignent des vidéos partagées sur les réseaux sociaux. Les autorités ont renforcé la présence sécuritaire et des responsables de la gendarmerie et de la sûreté nationale se sont rendus sur place.
Les violences entre migrants et habitants se sont multipliées ces derniers jours, après un discours du président Kais Saied condamnant l’immigration clandestine. Sfax, située dans le centre-est de la Tunisie, est un point de départ important pour les traversées illégales vers l’Italie.
Le président Saied a réaffirmé mardi que la Tunisie n’accepte pas les personnes ne respectant pas ses lois ni celles qui cherchent à utiliser le pays comme une terre de transit vers l’Europe. Il a également souligné que des réseaux criminels étaient responsables de l’immigration illégale et cherchaient à perturber la paix sociale en Tunisie.
La tension actuelle à Sfax était prévisible selon une ONG locale qui suit les questions migratoires en Tunisie. Celle-ci a mis en garde contre une situation tragique et inhumaine pour les migrants, exacerbée par un discours de haine à leur encontre, appelant à un discours apaisant.
Il est essentiel que les autorités prennent des mesures pour apaiser les tensions et garantir la sécurité de tous les résidents, tout en respectant les droits humains des migrants. La résolution pacifique des conflits et la promotion du dialogue sont des éléments clés pour prévenir une escalade des violences et construire une société plus inclusive et harmonieuse.