La décision des habitants d’El Mers de mettre un terme à la tradition de la « Sadaka » lors des funérailles a déclenché une véritable tempête de réactions au Maroc. Dans cette tradition, un repas est offert en hommage à ceux venus exprimer leurs condoléances. Pourtant, la principale critique adressée à cette pratique concerne le coût parfois exorbitant pour la famille en deuil, et les doutes qu’elle peut susciter concernant la gestion des biens des orphelins.
Les voix se sont élevées sur les réseaux sociaux, avec un bon nombre critiquant cette pression sociale qui ajoute à la douleur du deuil. Pour certains, la manière dont la « Sadaka » est actuellement célébrée équivaut presque à des festivités de mariage.
Cependant, d’autres voix rappellent l’importance du rituel et son rôle dans le processus de deuil. Ces soutiens soulignent l’occasion qu’offre cette cérémonie pour rassembler amis et famille, renouvelant ainsi les liens et partageant le chagrin. Pour eux, abolir cette tradition serait perdre une occasion précieuse de célébrer le départ d’un être cher.
Une Casablacaise exprime sa vision de la tradition avec émotion : « Célébrer le départ d’un être cher revêt une importance particulière à mes yeux. C’est plus qu’un simple rituel, c’est une occasion unique de lui rendre un dernier hommage. Se rassembler, toute la famille et les amis, c’est se rappeler les bons moments passés avec lui. Et quoi de mieux pour renforcer ces liens et ces souvenirs que de partager un repas ensemble? Cette tradition culinaire nous unit, évoquant les souvenirs et permettant de trouver du réconfort auprès des proches. Leur soutien, combiné à ces instants de partage autour d’un repas, rend le processus de deuil plus doux, empreint d’amour et de tendresse. »
Si la « Sadaka » est devenue pour certains une manifestation ostentatoire, ne serait-il pas plus judicieux de la simplifier plutôt que de la supprimer totalement ? Plutôt que de la voir comme une contrainte, peut-être faudrait-il la réimaginer pour mieux refléter l’essence de la compassion et de la solidarité marocaines.
À travers ce débat, une chose est claire : la tradition de la « Sadaka », qu’elle soit critiquée ou célébrée, est profondément ancrée dans le cœur du peuple marocain. En fin de compte, n’est-ce pas aussi une façon de célébrer le départ d’un être cher?