À 86 ans, et après 22 années passées à la tête de la banque centrale, le gardien du temple monétaire du pays n’a rien perdu de son énergie, de sa lucidité, de son expertise et de son langage hautain si particulier. Toujours sur ses gardes avec les journalistes, il incarne un homme d’État qui a gravi tous les échelons et traversé les moments clés de l’économie, des secousses aux crises avec le FMI, en passant par des phases de répit.
En maître de cérémonie, l’ancien ministre des Finances et patron de banque a fait étalage, ce mardi, et une fois de plus, de sa maîtrise des dossiers et de la conjoncture.
C’est la moindre des choses pour un poste aussi sensible, certes, mais l’assurance qu’il conserve à son âge, doublée d’une excellente mémoire, lui confère une aura providentielle, sans laquelle le système financier ne fonctionnerait pas convenablement.
Car Jouahri l’est réellement, sinon il aurait déjà été remplacé. Le patron de Bank Al-Maghrib est irremplaçable en haut lieu et, dans une moindre mesure, pour ses homologues des banques privées qui lui vouent un immense respect et une grande considération.
D’autres avant lui, dans cette fonction, se sont cassé les dents et ont été rapidement évincés.
Lui conserve la confiance du roi, du gouvernement et de son chef, du monde financier et du patronat : un personnage hors pair qui fait l’unanimité autour de lui, à l’exception de quelques rares détracteurs lui reprochant les nombreux privilèges dont il aurait bénéficié.
Lui conserve la confiance du roi, du gouvernement et de son chef, du monde financier et du patronat : un personnage hors pair qui fait l’unanimité autour de lui, à l’exception de quelques rares détracteurs lui reprochant les nombreux privilèges dont il aurait bénéficié.
À l’exception de rares escarmouches au Parlement ou avec des journalistes irrespectueux et contradicteurs, Abdellatif Jouahri reste pédagogue et calme, fidèle à lui-même et à sa personnalité de banquier né pour protéger l’argent des autres.
Par Jalil Nouri