Dans les magasins comme en ligne, les grandes marques sont copiées et vendues sans grande difficulté. À l’approche de la Coupe d’Afrique des nations au Maroc, la tolérance ambiguë envers la contrefaçon montre cependant ses limites. L’équipementier PUMA a lancé une vaste offensive judiciaire et douanière pour assécher le marché des faux maillots, principalement ceux de la Fédération royale marocaine de football (FRMF).
Depuis le début de l’année, des dizaines de milliers de produits contrefaits ont été saisis et plus de 45 plaintes civiles et pénales déposées contre des faussaires et vendeurs. L’objectif va au-delà de la protection d’une marque : il s’agit de sécuriser le consommateur et de tarir des circuits liés à la criminalité organisée. « Les produits contrefaits ne respectent aucune norme sociale ou environnementale et peuvent contenir des substances chimiques dangereuses », alerte Nael Nariman, directeur juridique de PUMA, qui dit travailler étroitement avec les douanes et les autorités judiciaires.
Le Maroc a durci ces dernières années son arsenal contre le faux, avec des amendes pouvant atteindre 500.000 DH et des peines de prison. Mais face à l’ampleur du phénomène, il est temps de passer à la vitesse supérieure, à l’instar de ce qui se fait ailleurs : contrôles ciblés aux abords des stades et fan-zones, responsabilisation des plateformes de e-commerce, traçabilité par QR code, campagnes de sensibilisation sur les risques sanitaires et économiques, et sanctions exemplaires contre les réseaux organisés.
La CAN doit être une fête du football et de l’économie locale, pas un eldorado pour la contrefaçon. Protéger l’écosystème—des supporters aux détaillants honnêtes—exige une réponse ferme, coordonnée et durable.
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