L’intervention brillante du représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, restera un modèle du genre — à enseigner — et s’inscrira dans les annales de la diplomatie marocaine et internationale, tant sur la forme que sur le fond, laissant KO le ministre algérien des Affaires étrangères sur la question du Sahara marocain. Diplomaté chevronné, Hilale a répondu à sa manière aux allégations du responsable algérien en replaçant le débat dans son véritable contexte.
Contexte historique d’abord : avec calme, sans polémique ni animosité, et en se référant avec précision aux données et archives irréprochables de l’ONU, il a rappelé que le Maroc, de sa propre initiative, a inscrit cette question à l’ordre du jour de l’Assemblée générale il y a soixante-deux ans, dans la continuité de ses revendications depuis 1956. Hilale a méthodiquement démonté l’argumentaire de son vis-à-vis, visiblement en difficulté, en en énumérant les failles.
Sur le dossier des Provinces du Sud, il a évoqué la résolution 3485 B de l’ONU, fondée sur les Accords de Madrid relatifs à la décolonisation espagnole, qui ont permis au Maroc de recouvrer sa souveraineté sur cette région ; la présence de la MINURSO ; le plan d’autonomie ; et le développement spectaculaire des provinces concernées. Il a ainsi opposé, une à une, des démentis aux contre-vérités assénées à tort et à travers par le diplomate algérien, lequel l’accusait de « réalités imposées sur le terrain » après avoir reproché au Royaume de « cacher la réalité des faits ». Le représentant marocain n’a fait que son métier — et il faut dire qu’il le fait bien.
Le tout a été mené avec maîtrise, sens de la répartie, exactitude et précision historique, le tout dans une élégance et une diplomatie irréprochables.
Par Jalil Nouri