À 25 jours de la Coupe d’Afrique des Nations de football, et à l’exception de la capitale Rabat où un effort visible a été déployé — normal, diront certains, puisqu’elle constitue le point focal — les autres villes du Maroc, notamment celles appelées à accueillir la compétition, ne semblent guère pressées de se distinguer aux yeux des Marocains comme des visiteurs étrangers qui arrivent déjà au compte-gouttes. Peu d’initiatives sont menées pour décorer les espaces publics, améliorer la signalisation ou éliminer les points noirs pourtant bien connus de toutes les communes.
Dans ce délai relativement court, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore jugé utile de réunir les walis et gouverneurs concernés afin d’adopter des mesures communes en matière d’embellissement, d’accueil, d’hygiène et de propreté. Pourtant, supporters étrangers et nationaux devraient pouvoir sentir que les villes hôtes — et même celles moins directement impliquées — se sont mises au diapason de cet événement que le Maroc a longtemps rêvé d’organiser.
Au-delà des aménagements de base, les villes disposent pourtant d’une large marge d’action pour célébrer dignement la Coupe d’Afrique et créer une véritable atmosphère festive. Elles peuvent, par exemple, installer des fan-zones sécurisées avec écrans géants, multiplier les animations de rue et les concerts gratuits, valoriser les artistes locaux, illuminer les monuments aux couleurs des pays participants ou encore organiser des expositions retraçant l’histoire du football africain et marocain. Les commerçants peuvent être encouragés à adopter des décorations thématiques, tandis que les quartiers populaires pourraient participer à des concours de décoration urbaine. Autant d’initiatives simples et peu coûteuses qui contribueraient à transformer les villes hôtes en espaces accueillants, vivants et fiers d’être au cœur d’un événement continental majeur.
Le moment est venu de comprendre que cette Coupe d’Afrique représente une occasion unique d’insuffler un esprit de dépassement collectif et de considérer la compétition comme un test grandeur nature en vue de 2030. La réussite doit être préparée à tous les niveaux, selon une stratégie claire, réfléchie et coordonnée, sans attendre des décisions de dernière minute, prises à la hâte au niveau central. Il s’agit d’une responsabilité partagée par toutes les communes en matière de civisme, d’organisation et de communication.
Il n’est pas concevable, par exemple, que les drapeaux des pays africains ne soient pas encore installés dans plusieurs lieux très fréquentés, ni que les sociétés d’affichage urbain ne remplissent pas déjà leurs panneaux vides de messages d’hospitalité multilingues, sans attendre un budget des organisateurs ou de l’État.
Par Salma Semmar










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