Très triste nouvelle pour sa famille et tous ceux qui l’ont connu et approché : Abdelhak Lamrini, porte-parole du palais royal et historien du Royaume, est décédé ce lundi à l’âge de 91 ans, après une vie consacrée à la monarchie et à la mémoire du pays. Par ses écrits importants, il laisse un legs d’une extrême richesse.
Affable, courtois et très cultivé, maître des cérémonies du protocole royal sous les règnes de Hassan II et Mohammed VI, l’homme a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du pays, pour avoir vécu et conservé la mémoire des grands moments et événements pendant des décennies, avec une fidélité et une constance absolues. Un parcours sans faute qui en a fait un témoin privilégié, et surtout discret. On ne lui connaît que très peu de confidences sur son travail et sa vie privée.
Auteur de nombreux ouvrages scientifiques, ou relatant ses témoignages sur les périodes traversées, cet intellectuel, poète à ses heures, a gravi tous les échelons avant de se voir confier de hautes responsabilités au sein du palais.
Connu des milieux politiques, économiques, culturels et médiatiques, il était l’exemple même du serviteur attentif et dévoué, œuvrant sans relâche au protocole, dans les archives royales, et lors des petits comme des grands événements qu’il dirigeait avec la précision d’un chef d’orchestre.
Connaissant parfaitement les limites de sa fonction et les us et coutumes du palais, Abdelhak Lamrini a toujours laissé les journalistes sur leur faim, dressant un mur entre lui et la presse. Il ne s’est jamais prêté à l’exercice de la conférence de presse, n’a jamais accordé d’interviews sur sa fonction, sauf pour parler de ses activités littéraires. La plupart du temps, il se contentait de lire scrupuleusement, sans lever les yeux de son pupitre, les communiqués officiels, se préservant ainsi de toute parole hasardeuse.
Sociable et à l’écoute de son époque, il était également connu pour ses joggings réguliers dans les artères du quartier Hassan à Rabat, vêtu de tenues sportives modestes comme celles de n’importe quel citoyen, fidèle à son image de discrétion et d’humilité.
Par Jalil Nouri