Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a tiré la sonnette d’alarme concernant des irrégularités majeures dans les marchés publics liés à la construction et à l’aménagement des tribunaux. Ces anomalies, observées durant les deux mandats gouvernementaux précédents, touchent 19 projets dont l’exécution a été marquée par des retards importants, des interruptions, et des résiliations de contrats. Le ministre a décidé de mener une offensive pour mettre un terme à ces dysfonctionnements, promettant des mesures fermes contre les entreprises responsables.
Dans une réponse à un questionnement écrit au Parlement, Ouahbi a indiqué qu’il avait mandaté l’inspection générale de son ministère pour mener une série d’audits et de contrôles. Ces travaux incluent une évaluation détaillée de 19 projets en difficulté. Parmi eux, dix accusent une avancée insuffisante, tandis que neuf ont fait l’objet d’une résiliation ou d’une procédure en cours. L’inspection a mené des visites sur site, organisé des réunions avec les parties prenantes, et proposé des recommandations pour remédier aux problèmes identifiés.
Ces audits ont également porté sur les conventions de supervision déléguée conclues avec la Société Générale Immobilière et la Direction des Équipements Publics, responsables du suivi de certains projets de bâtiments administratifs. Les résultats préliminaires ont mis en lumière des lacunes dans la gestion des projets et le respect des cahiers des charges.
Depuis 2012, environ 3 milliards de dirhams ont été investis dans les projets de construction et de rénovation des bâtiments judiciaires. Pourtant, plusieurs projets restent inachevés ou ne répondent pas aux standards prévus. Un rapport précédent du Conseil supérieur des comptes avait déjà relevé des anomalies, telles que l’absence de conformité avec les cahiers des charges, des retards répétitifs, et un manque de vision stratégique dans la gestion des projets.
Le ministre a notamment dénoncé des pratiques frauduleuses : certaines entreprises décrochent des marchés, perçoivent des paiements considérables, puis déclarent faillite sans réaliser les travaux. Il a également évoqué des cas où les mêmes actionnaires se cachent derrière plusieurs entreprises pour obtenir de nouveaux contrats, contournant ainsi les règles.
Abdellatif Ouahbi a affirmé sa détermination à combattre ces abus. Il a ordonné une enquête approfondie pour identifier les entreprises fautives. Si des preuves de mauvaise foi ou de fraude sont établies, les dossiers seront transmis à la justice pour poursuites. « Ce n’est pas acceptable qu’une entreprise obtienne un marché public, encaisse les fonds, puis déclare faillite sans remplir ses obligations, » a-t-il déclaré.
Le ministre a également insisté sur la nécessité de revoir le processus de passation des marchés publics pour éviter que de telles situations ne se reproduisent. Il a promis des réformes structurelles pour renforcer la transparence et l’efficacité dans la gestion des projets du ministère.
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Bravo
Merci de lutter contre la corruption et le clientélisme.
Bravo..cette demarche doit absolument faire l’objet d’une géneralisation à tous les departements ministeriels et etablissements publics , les entreprises qui s’engagent dans des marchés publics doivent en plus du fait de remplir les conditions suffisantes de technicité et de coût financier interessant pour le maître d’ouvrage , respecter impérativement les delais prescrit pour l’éxecution de la prestation objet du marché . Tout retard doit faire l’objet de pénalités et en cas de recidives ,d’inscription dans la liste des entreprises non autirisées à soumissionner , ceci évitera les participations , d’une mal intentionnées et farfelues