Le scrutin des législatives étant encore loin, à une année d’échéance, certains ministres s’y voient déjà vainqueurs et se préparent en conséquence, en avançant des chiffres fantaisistes.
Il en va ainsi de la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, qui a prédit, dans l’une de ses déclarations, que l’organisation du Mondial 2030 créerait chaque année, jusqu’à sa tenue, pas moins de 100 000 postes d’emploi. Mais faut-il y croire ?
Aucun expert sensé, même parmi les plus optimistes en matière de prévisions, ne s’aventurerait à l’affirmer. Mais la ministre, elle, y croit dur comme fer. Et c’est tant mieux pour elle et pour son mentor, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, qui encourage ses ministres à servir de tels mirages à l’opinion publique, alors qu’actuellement, son parti et son équipe gouvernementale peinent à réaliser les objectifs de création d’emplois fixés dans leur programme.
Le recours à cette technique, qui ne trompe plus personne, ne peut que semer le doute dans les esprits lassés par cette surenchère absurde et insensée.
À chaque sortie, les membres du gouvernement actuel ne parlent plus que du Mondial 2030 par-ci, du Mondial 2030 par-là, en étalant des chiffres et de futures réalisations qui n’existent que dans leur imagination. Le tout dans le but de faire croire à la nécessité de leur maintien aux affaires jusqu’à l’après-Mondial.
En d’autres termes, il serait impératif, selon eux, de maintenir l’équipe et la majorité actuelles au pouvoir pour garantir la réussite de l’événement, faute de quoi la situation empirerait.
Cette plaisanterie de mauvais goût doit cesser. L’appellation de « gouvernement du Mondial » doit disparaître jusqu’aux prochaines élections, qui devront se dérouler de manière démocratique et sans démagogie. Car vendre du rêve ne trouve d’écho que chez ceux qui veulent bien y croire.
Par Jalil Nouri
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