La chambre d’appel de la Cour d’appel de Casablanca a prononcé, mercredi, l’acquittement définitif d’un professeur universitaire accusé de harcèlement sexuel par une étudiante de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Mohammedia. Ce jugement en appel confirme la décision rendue en première instance, qui avait également innocenté l’enseignant des accusations portées contre lui.
Une affaire vieille de cinq ans
Cette affaire, qui remonte à juillet 2018, a suscité un large débat dans les milieux universitaires et judiciaires. À l’époque, une étudiante avait déposé une plainte auprès du procureur du roi près le tribunal de première instance de Mohammedia, par l’intermédiaire de son avocat, le bâtonnier Mohamed Hissi. Elle accusait son professeur de harcèlement sexuel, affirmant qu’il « pratiquait le harcèlement envers les étudiantes ». Ces déclarations avaient été relayées par plusieurs médias, amplifiant l’ampleur de l’affaire.
Cependant, en 2019, la justice avait tranché en faveur du professeur, en déclarant la plaignante coupable de diffamation et d’injures. Elle avait été condamnée à payer une amende de 20 000 dirhams ainsi qu’un dédommagement civil de 100 000 dirhams en faveur de l’enseignant.
Le temps judiciaire en question
Après cinq années de procédures, la cour d’appel a confirmé l’innocence du professeur. Cette longue durée met en lumière la problématique du « temps judiciaire gaspillé », souvent critiquée dans le système judiciaire marocain. L’attente prolongée de la résolution de cette affaire a suscité des interrogations sur l’efficacité et la rapidité des procédures judiciaires, particulièrement dans des dossiers sensibles comme celui-ci.
Une décision finale
La décision d’acquittement de l’enseignant met un terme à une affaire qui a profondément marqué les acteurs de la faculté et du système judiciaire. Elle vient également rappeler l’importance d’un traitement rigoureux des accusations de harcèlement sexuel, afin de protéger les victimes tout en respectant la présomption d’innocence des accusés.
Cette affaire soulève toutefois des questions sur l’impact des fausses accusations sur la réputation et la carrière des individus visés, ainsi que sur la nécessité de renforcer les mécanismes de traitement des cas de harcèlement dans les milieux universitaires.
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