« Brin de ma Vie », tel est le titre du livre autobiographique du doyen des chanteurs marocains, Abdelwahab Doukkali, qui vient de paraître en librairie. Ce premier tome jette un éclairage sur les origines et les débuts de l’artiste, avec quelques digressions empreintes de rêverie.
Une vie artistique très riche, qui ne se limite pas à la musique, jalonnée de grandes réalisations et de nombreux succès. L’homme se présente d’emblée comme un être déterminé dès sa jeunesse, avec des ambitions artistiques précoces.
Dans ses écrits, l’artiste nous plonge dans les années de sa jeunesse à Fès, sa ville natale, marquées par les difficultés de ses débuts, son immersion dans le monde de la chanson et ses premières certitudes de vouloir devenir un grand – ce qu’il deviendra plus tard avec constance.
Sa vie, déroulée sous une bonne étoile qui ne l’a jamais quitté, est en effet une succession de circonstances heureuses, de rencontres providentielles avec les maîtres de la chanson arabe, des guides spirituels, et des personnalités influentes issues de divers horizons.
Il assimilera très tôt les recettes du succès, tout en s’attachant à préserver son indépendance, guidé par une détermination et une confiance en soi qui ne l’ont jamais quitté. Les qualités de l’homme aux multiples disques d’or ne manquent pas, et il les énumère avec modestie, sans omettre les défauts inhérents à tout un chacun, ni les erreurs d’appréciation qui peuvent coûter cher au fil d’une existence.
Ce livre préliminaire, premier d’une série déjà annoncée, prendra du temps, beaucoup de temps, Doukkali n’étant pas pressé de se dévoiler davantage, mais persuadé de la nécessité de partager des fragments d’une vie aussi riche que passionnante. Une vie qui mérite d’être racontée aux générations passées, présentes et futures, car Abdelwahab Doukkali demeure un monument imposant de la chanson marocaine et arabe.
Par Jalil Nouri